Les images générées par intelligence artificielle (IA) sont devenues de plus en plus réalistes, brouillant ainsi la frontière entre réalité et fiction, surtout lorsqu'il s'agit de prétendues photographies historiques. Ces visuels, souvent en noir et blanc, imitent des moments marquants de l'histoire, comme des clichés d'anonymes ou de figures historiques, mais sont en réalité des créations artificielles. Leur diffusion sur les réseaux sociaux suscite de vives inquiétudes parmi les historiens et les experts en photographie, qui craignent une altération de la compréhension publique de l'histoire.
Ces fausses photos peuvent recréer des scènes célèbres, comme l'assassinat de Lee Harvey Oswald ou l'explosion de la bombe d'Hiroshima, mais elles incluent également des événements jamais photographiés, comme des scènes de l'Antiquité romaine. Marina Amaral, spécialiste de la colorisation de photos anciennes, et l'historienne néerlandaise Jo Hedwig Teeuwissen, qui traque ces fausses images, sont particulièrement préoccupées par l'impact de ces créations sur la perception de l'histoire.
Le principal risque réside dans la capacité de ces images à se fondre progressivement dans la masse d'archives visuelles disponibles, en particulier à mesure que la technologie s'améliore. Bien que les experts soient encore capables de repérer des anomalies, comme des erreurs dans les détails ou des compositions trop parfaites, ils craignent que, dans un futur proche, ces créations ne soient plus facilement discernables du réel. Cela pourrait non seulement semer la confusion, mais aussi amplifier la désinformation historique sur internet.