Située à 116 kilomètres à l’extrême est de la wilaya de Tiaret, Ksar Chellala et ses habitants éprouvaient, jusque-là, des difficultés à accéder au chef-lieu de wilaya à au moins une heure trente de route non sans contourner, paradoxe de l’ancien découpage de 1984, une autre wilaya limitrophe, Djelfa.
Un éloignement qui a accentué ce sentiment de frustration qu’avait aggravé le déséquilibre flagrant en matière de développement mais qu’une certaine volonté politique d’infléchir la donne en a renversé la tendance. Les autorités, tant centrales que locales, n’ont pas attendu la grande révolte des jeunes durant l’année 2003 pour initier des programmes conséquents mais que le citoyen lambda trouvait toujours insuffisants.
Depuis le dernier découpage, que de projets furent initiés et que de retards enregistrés. Et pour cause, la nouvelle wilaya déléguée s’étalera sur plus de 2891 km, soit plus de 14% de l’actuel territoire de la wilaya de Tiaret qui en comptait plus de 20 000 km2 et quelque 130 000 âmes. Une immensité géographique qui a beaucoup plaidé pour l’accès à cette historique ville au statut de wilaya déléguée. Juchée sous un relief abrupt, voire carrément steppique,
Ksar Chellala ne s’est pas hissée au diapason des attentes de sa population, quand bien même des efforts gigantesques aient été entrepris ces trois dernières années au point où des langues se sont déliées et ont fait pâlir d’envie certaines autres populations d’autres contrées. Énumérer toute la nomenclature des opérations inscrites serait fastidieux mais la nouvelle a fait déborder de joie, vieux comme jeunes, de voir enfin Ksar Chellala promue devenant ainsi la troisième grande daïra à couper le cordon ombilical, après Aflou en 1984, et Tissemsilt, l’ex-Vialar.
Les plaidoyers pour cette promotion n’ont pas manqué, à vrai dire, jusqu’à la toute récente décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de la hisser à ce rang, au même titre que six autres entités administratives.
La nouvelle wilaya déléguée avec l’ex-daïra (Hamadia ex-Victor Hugo) comptera désormais cinq communes, outre Ksar Chellala, à savoir Serghine, Zmalet émir Abdelkader, Hamadia, Bougara et Rechaiga. «Les structures pour héberger les futurs sièges administratifs ne manquent pas», souligne déjà un élu de Ksar Chellala, cadre d’une institution à Tiaret qui ajoute que «les jalons de la nouvelle entité ont été entrepris depuis des mois avec dans le fond la régularisation administrative du foncier, notamment urbain, mais pour se libérer de certaines contraintes objectives, il faudrait du temps, au moins une année», selon notre interlocuteur.