Un référendum sur la révocation de quatre maires albanais, élus l’an dernier dans des villes à majorité serbe du nord du Kosovo, se tiendra le 21 avril, a annoncé la commission électorale centrale du Kosovo, relayée hier par l’AFP. Les édiles objet du référendum avaient été élus en avril 2023 lors de municipales dans des villes à majorité serbe, boycottées par les Serbes du Kosovo.
Les Serbes du Kosovo étaient ensuite descendus dans la rue pour empêcher les nouveaux édiles d’exercer leurs fonctions. La décision de la commission électorale centrale du Kosovo, annoncée vendredi, a été prise après vérification des signatures figurant sur des pétitions envoyées en janvier par les municipalités de Zvecan, Mitrovica Nord, Leposavic et Zubin Potok. Environ un quart des 45 mille électeurs inscrits ont signé la pétition, dépassant le seuil d’au moins 20% nécessaire pour l’organisation du référendum.
Le Kosovo, qui compte quelque 120 mille Serbes dans sa population de 1,8 million d’habitants, a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, ce que Belgrade n’a jamais accepté. La décision d’organiser un référendum a été saluée par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), des représentants du Parlement européen la qualifiant d’étape vers la «désescalade».«Il est maintenant important que le processus soit mené de manière équitable, inclusive et transparente», a écrit Michael Davenport, chef de la mission de l’OSCE au Kosovo, sur le réseau social X.
La pétition suivie d’un référendum était le seul moyen légal pour organiser de nouvelles élections locales. Les tensions entre le Kosovo et la Serbie sont persistantes depuis la guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais en 1998-1999 qui a entraîné l’intervention de l’OTAN contre Belgrade. Les Occidentaux, notamment les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), tentent depuis des années d’amener le Kosovo et la Serbie à normaliser leurs relations. Il s’agit d’une condition préalable à l’adhésion des deux pays à l’UE.