Kadaoui Meghizrou : Président de l’association El Acil d’aide aux accidentés de la route de Tiaret : «Des solutions médianes pour atténuer les effets tragiques de la faucheuse»

22/01/2023 mis à jour: 22:01
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Kadaoui Meghizrou : Président de l’association El Acil d’aide aux accidentés de la route de Tiaret

La faucheuse continue de moissonner des vies  de très jeunes enfants y compris dans cette macabre série noire qui a pour nom l’accident de la route. La dernière en date a valu le décès tragique de trois personnes, des occupants d’un taxi devant rallier l’Est algérien au niveau de la route nationale 40 entre les localités de Rechaiga et Mahdia à l’est de Tiaret. Selon les toutes premières informations, le chauffeur du taxi a vu son véhicule percuter frontalement un camion semi-remorque roulant en sens inverse alors que la chaussée fut ce matin-là glissante de par le verglas qui s’y trouvait. Trop d’accidents et trop de vies humaines emportées du fait de dépassements dangereux, vitesse excessive et le plus souvent de par le non-respect du code de la route et de l’absence de contrôle du véhicule au départ du voyage… de la mort. L’association locale El Acil à portée nationale du fait que cette entité défend les intérêts moraux des victimes et de leurs ayant droits depuis Tiaret, son président un ex-président du syndicat des taxieurs et non moins homme de loi pour avoir officié en tant qu’agent assureur et dans des cabinets d’avocats nous en  parle avec un pincement au cœur. Dans ce bref entretien,  il évoque ces hécatombes et les solutions proposées pour tenter d’atténuer les effets de ces drames à répétition. Kadaoui Meghizrou, alors qu’il préside aux destinées de l’association Acil  d’aide aux accidentés de la route, l’une des trois associations locales présentes sur le terrain depuis cinq ans trouve que «dans beaucoup de cas on a constaté que la vitesse est l’une des conséquences de ces tragiques accidents», car explique-t-il «quand on roule à 100 km/heure pour dépasser le véhicule du devant, on ne pourra jamais éviter un choc frontal dès lors qu’un petit pépin mécanique ou lié à l’état de la route survient». Notre interlocuteur qui a dévoré des milliers de rapports retraçant les circonstances liées à ces accidents relève que «certains de ces accidents surviennent du fait de la fatigue puisque les véhicules lourds ou de transport public sont obligés de faire de longs trajets sans arrêts ni de tachychronographes installés dans sa cabine». 

Kadaoui déclare «avoir saisi les institutions concernées sur ce volet au même titre que sur la conduite sous effets de psychotropes, de stups ou de cannabis comme ce fut le cas d’un accident survenu à Oued Lili»,  précise-t-il. Parmi les défaillances observées chez beaucoup de conducteurs «l’inobservation de certaines mesures préventives comme oublier la pose de chaînes sur les pneus en période hivernal et surtout d’enneigement ou de verglas comme ce fut le cas de l’accident survenu cette semaine sur la RN 40». M. Kadaoui explique que ces remarques surviennent de la lecture de procès-verbaux qui explicitent ces états pendant la survenue d’accidents. Comme solutions médianes proposées aux pouvoirs publics : «La réduction du temps imparti entre un point A et un B pour les transports en commun et ceux de la marchandise. L’idéal serait de diviser par deux ou trois actes en plus de la disposition qu’ont certains organismes publics ou privés d’adjoindre un deuxième chauffeur ». Tout ça est bel et bien contenu dans des documents mais leurs applications ne se font plus,  car au lieu de codifier, on se retrouve à gérer selon les humeurs. Le président de l’association Acil  qui participe activement en parallèle à d’autres actions impulsées par d’autres entités trouve «inefficaces ces campagnes de sensibilisations routinières et lassantes qui n’ont pas atteints leurs objectifs» et de préconiser «d’autres approches qui tiendraient compte des avancées sociétales et infrastructurelles». S’agissant du permis de conduire, notre interlocuteur pense que «les textes devraient se durcir et l’octroi du permis strict» ajoutant qu’«on ne donne pas un permis sans laisser passer un temps nécessaire à l’expérience, l’âge et un volume pédagogique appréciable à tout chauffeur». D’autres détails interviennent dans ces accidents mortels qui impliquent des contrôles rigoureux. Parmi eux : la surcharge sur les poids lourds, le port du casque pour les motocycles et en aval la qualité de certaines voies routières..

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