L’histoire de ces quatre Algériens détenus à la prison de Koléa (Tipasa) dont le sort va être tranchée, aujourd’hui, par les magistrats de la chambre d’accusation près la cour d’Alger, alimente les discussions entre les pensionnaires de cet établissement.
Natifs d’Alger, Mohamed, Ali, Ahmed et Salim (nous les appellerons ainsi à la demande de leurs familles), ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près le tribunal de Bir Mourad Rais (Alger), dès leur retour d’Egypte. Un pays qu’ils ont décidé de rejoindre, «sans contacts sur place», pour rallier la ville de Rafah et «ensuite entrer à Ghaza afin de prendre part, par tous les moyens, à la guerre contre l’occupant israélien», révèlent les familles.
Une fois en terre égyptienne, les quatre jeunes, âgés entre 30 et 38 ans, dont un détenteur d’un master en architecture, «ils n’ont pas pu atteindre leur objectif. Ils ont tenté alors de se faire enrôler dans les rangs d’organisations humanitaires, mais en vain. Au bout d’une quinzaine se jours, ils ont pris la décision de rentrer au pays au mois d’avril».
Une fois à Alger, ils sont arrêtés et présentés devant le tribunal de Bir Mourad Rais. Durant plusieurs semaines d’instruction judiciaire, les prévenus n’ont à aucun moment nié les faits qui leur été reprochés, à savoir leur «intention de rejoindre Ghaza et de combattre aux côtés de la résistance palestinienne».
Le magistrat instructeur a retenu contre eux deux accusations : «Tentative de voyage vers un autre pays dans le but de commettre ou de participer à des actes terroristes et apologie d’actes terroristes et de destruction à travers des publications sur les plateformes numériques et les réseaux sociaux et des affiches». Placés sous mandat de dépôt, ils ont été transférés à la maison d’arrêt de Koléa.
Depuis, ils n’ont pas cessé de clamer leur innocence via les membres de leurs familles. «Ils n’ont même pas atteint l’objectif final pour lequel, ils ont rejoint l’Egypte. Ils voulaient mourir avec leurs frères palestiniens, mais ils n’ont pas réussi. Jamais ils ne seraient revenus d’Egypte, s’ils avaient su que leur aventure aller les mener en prison.
Ils sont abattus moralement et souffrent du fait qu’ils soient en prison», affirment des proches des mis en cause. Et c’est aujourd’hui, que le sort de ces derniers sera tranché, puisque leur affaire sera examinée par la chambre d’accusation près la cour d’Alger.
Pour les nombreux avocats avec lesquels nous nous sommes entretenus, c’est la première fois que la justice examine une affaire de ce genre, sujet de discussion et d’intérêt chez les pensionnaires de l’établissement pénitentiaire de Koléa, mais aussi chez les avocats, qui sont nombreux à s’être constitués.