«Ce village est un espace, par excellence, de créativité intellectuelle et artistique», souligne le réalisateur Ali Aissaoui.
Tifilkout, dans la commune d’Illilten, au sud-est de Tizi Ouzou a vécu, la semaine dernière, au rythme de l’activité théâtrale, à l’occasion des huitièmes journées dédiées à la mémoire d’un artiste originaire du village, Boubekeur Makhoukh, décédé en 1998, à l’âge de 43 ans.
Cet événement qu’a organisé l’association qui porte le nom de ce comédien et dramaturge disparu a créé une véritable animation au sein de cette bourgade. Outre les représentations théâtrales, le programme de cette manifestation a porté également sur des ateliers d’écriture de textes dramaturgiques, de contes et de mise en scène théâtrale.
L’objectif est ainsi multiple, il vise surtout à donner aux jeunes comédiens certaines notions susceptibles de leur permettre de maîtriser les arts de la scène. Plusieurs troupes venues des différentes wilayas du pays, comme Souk Ahras, Khenchela, Sidi Bel Abbès, Oran, Bouira, Béjaïa, Sétif, Alger, ont régalé les villageois qui se sont donnés à cœur joie dans une ambiance de fête.
Des artistes connus dans le monde du théâtre, comme Hakim Dekkar et Tayeb Bouamar, ont rehaussé également de leur présence l’événement.
Des expositions, des animations poétiques ainsi que la vente d’objets traditionnels et de produits du terroir figuraient dans le programme de ce rendez-vous. «Organiser aujourd’hui cette manifestation est un grand défi», précisent les organisateurs qui veulent, disent-ils, maintenir « l’esprit théâtral qui a toujours prévalu dans le village».
«Ces journées ont rassemblé les férus du théâtre autour de leur passion commune, avec une programmation riche et variée. Nous avons accueilli des troupes locales et nationales, des ateliers et assuré des débats et des spectacles pour toutes les catégories d’âge.
Nous remercions tous nos partenaires, artistes et bénévoles pour leur compréhension et leur soutien en ces moments difficiles», souligne Madjid Nait El Hadj, président de l’association culturelle Boubekeur Makhoukh. «Les 500 spectateurs restent jusqu’ à une heure tardive de la nuit en suivant tout le programme, elles applaudissent là où il faut, elles donnent «la réplique» à la scène par le silence et le bon suivi. Le programme est tellement chargé qu’on reste des fois jusqu’à 1h30 ou 2h du matin.
J’ai vu des petits enfants, filles et garçons, suivre avec un grand intérêt les spectacles sans faire de bruit, ni de chahut. Voilà une génération qui monte sur des bases solides, à savoir l’art, le savoir, le respect de l’autre et la rencontre. Merci et un grand bravo à l’association, au collectif des femmes et au comité du village pour ce bel et précieux évènement».
C’est le témoignage du réalisateur Ali Aissaoui qui a assisté à ces journées théâtrales. «Un village agréable, des habitants merveilleux, ruelles et placettes très propres. Une atmosphère où règnent le calme et la sérénité. A Tifilkout, c’est le respect, c’est la tolérance, c’est l’acceptation l’un de l’autre, c’est le sourire au quotidien.
Ce village est un espace, par excellence, de créativité intellectuelle et artistique», a-t-il souligné dans son message de remerciement aux organisateurs de ce rendez-vous artistique. Par ailleurs, rappelons que Makhoukh a dirigé le théâtre régional d’Annaba pendant plusieurs années.
Hafila tassir, Ghabou lefkar, Nouba fi el andalouss sont, entre autres, ses productions. Le défunt a aussi adapté plusieurs œuvres, à l’image de Clando Bazar de Hamid Goudarzi (de l’arabe vers le français) et le roman «Le Roi des bons» de Henriette Bichonnier.