Accueilli au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), le spectacle, mis en scène par Abdelghani Chentouf sur un texte de Sofiane Attia, est produit par l’association Ech’Choâla (La flamme) pour le théâtre et le cinéma, de Boumerdès. D’une durée de 50 mn, Dhikrayet moudjahed raconte l’histoire d’une famille militante de la cause nationale Béchar, garant de la mémoire familiale. Alors qu’Amar est monté au maquis, sa femme El Ghalia, rendue par Saïda Hamzaoui, qui venait d’accoucher, vivait avec son beau-père au rythme des exactions et des descentes punitives, perpétrées par les soldats de l’armée coloniale. Sous le regard de son père, Amar est tombé en martyr avec sa femme El Ghalia, à l’intérieur même de leur maison, laissant leur enfant, interprété par Rostom Boukercha, orphelin à la charge de son grand-père. Depuis ce drame, le grand père racontait, tous les jours, à son petit-fils les différents épisodes héroïques qui ont jalonné le parcours du glorieux combattant qu’aura été son père Amar. Après l’indépendance, l’adulte qu’est devenu le fils d’Amar le martyr, interprété par Yacine Bendia, s’est marié avec Louiza, rendue par Khaoula Bouzida qui attendait son premier bébé. Cherchant du travail, le jeune marié décide de s’exiler, surmontant ainsi l’angoisse de sa femme et allant à l’encontre de l’avis de son grand-père qui voulait s’éviter un départ de plus, après ceux vécus avec son regretté fils lorsqu’il avait alors décidé de monter au maquis et le jour où il est tombé, sous son regard, au champ d’honneur. Quelque temps après, le grand-père verra le retour de son petit-fils et Louiza, toute souriante, va soigneusement lui confier sa progéniture. Dans un rythme d’échanges intenses et vifs, les comédiens, dont également, Smaïl Aït Amar, Mohamed Brik Chaouch, Mohamed Sebbane, ainsi que Abdelghani Aïssaoui et Yacine Khoudi ont su porter le texte, occupant judicieusement tous les espaces de la scène. Sur un espace nu, les différentes temporalités de la trame se sont déroulées dans un décor minimaliste, fait de quelques accessoires suggérant l’intérieur d’une maison modeste, dans un spectacle servi par un tableau unique. La bande son, les bruitages ainsi que l’éclairage ont été concluants, réussissant un sentiment d’incertitude et de perpétuelle attente. De par sa qualité de scénographe d’abord et de metteur en scène ensuite, Abdelghani Chentouf a inscrit son spectacle dans le registre du Théâtre de l’image, traversé par des courants d’autres écoles pour bien suivre les différents rebondissements de la trame. Parti en tournée depuis le mois de novembre dernier, Dhikrayet moudjahed, qui a obtenu le grand prix au Festival national du théâtre révolutionnaire de Médéa en décembre 2022, est attendu prochainement à Souk Ahras.