La célébration de la Journée nationale de l’arbre, coïncidant avec le 25 octobre, s’est déroulée, jeudi dernier, dans la région de Bouguerguer, commune d’Héliopolis, sur un coteau du mont boisé de Houara, au nord du chef-lieu de la wilaya de Guelma.
Un échantillon de 2000 arbustes d’eucalyptus, caroubier et cyprès a été planté par des éléments de l’ANP, la Gendarmerie nationale, la police, la Protection civile, ainsi que des bénévoles des mouvements associatifs et sportifs, hôtes de cette journée, hautement symbolique, organisée par la Conservation des forêts de la wilaya de Guelma. «Planter un arbre c’est très facile, il vous suffit de creuser un trou, poser la plante bien droite, recouvrir les racines et tasser la terre pour évacuer l’air et bien arroser», a expliqué à El Watan un bénévole, arrosoir à la main. Et de préciser : «Mais les jours, les semaines et les mois qui vont suivre seront décisifs. Le pacage illicite, les incendies et bien évidemment un nombre non négligeable de plants vont périr faute de pluviométrie.» Ainsi, la singularité du reboisement a été de tout temps le taux de réalisation moyen par rapport aux objectifs fixés par les services des forêts.
Dans ce contexte bien précis, la région de Bouguerguer, à l’instar d’autres lieux, a connu, à juste titre, en 1985 une opération de reboisement d’eucalyptus et cyprès sur 200 hectares.
Les incendies de 2011 ont été particulièrement ravageurs puisque 50 hectares de forêt n’ont pas repris, lit-on sur l’une des planches affichées et expliquées par le conservateur des forêts à l’adresse des autorités locales de la wilaya. Mais qu’en est-il de la déforestation qui s’opère en toute illégalité, notamment avec le pacage illicite sur des zones fraîchement plantées et surtout l’apparition des charbonnières.
Des charbonniers sévissent toujours
«Je vous le concède, nous faisons face à ce phénomène depuis de très longues années. Ma qualité d’officier de police judiciaire me donne le droit de saisir la justice lorsque nous débusquons des charbonniers ou des braconniers. Mais très souvent il s’agit de bandes de malfaiteurs qui se servent de la forêt. Ils détruisent les arbres pour en faire du charbon. Nous ne pouvons pas intervenir directement faute de dotation d’armes pour nous défendre et surtout pour dissuader les braconniers et autres intrus dans nos forêts», a révélé un forestier, visiblement frustré de ne pouvoir mieux protéger les monts boisés de sa circonscription.
Quoi qu’il en soit, les séquelles des incendies de forêt sont toujours visibles à Guelma. «L’ouverture des chemins forestiers carrossables comme c’est le cas à Bouguerguer sur 6 km a ses avantages et ses inconvénients», nous affirment des sources bien au fait de ces réalisations. Nous l’aurons compris, il est plus facile aux agents de la Protection civile et des gardes forestiers d’intervenir rapidement en cas d’incendie, mais aussi ces chemins sont des sources de danger avec les pyromanes, l’inadvertance et l’inconscience des automobilistes et autres randonneurs lors des périodes de grandes chaleurs. La vigilance doit être constante, notamment en sensibilisant les agriculteurs et les habitants à la lisière des forêts pour donner l’alerte à tout moment.
Dans ce contexte, l’on saura que de 2022 à nos jours, ce sont 1956,5 hectares de couverture végétale qui ont été en proie aux flammes, selon une fiche technique exposée à cette occasion. Notons également, selon les chiffres avancés par la Conservation des forêts, que la wilaya de Guelma a bénéficié au titre du programme national 2020-2024 et du programme sectoriel durant la même période, d’une opération de reboisement de forêts qui ont été détruites par les flammes. Cette opération a ciblé 1150 hectares pour 768 780 arbustes plantés au niveau de 25 sites avec des essences, dont entre autres, l’eucalyptus, le caroubier et le pin.
A titre informatif, la wilaya compte 116 885 hectares de couverture végétale intégrés au domaine forestier, ce qui représente 31,70% de l’ensemble de son territoire avec respectivement la forêt de Béni Salah et sa réserve naturelle sur 12 657 ha, la forêt de Houara d’une superficie de 3 589 ha, la Mahouna qui s’étend sur 1 055 hectares et la forêt de Béni Medjeled d’une superficie de 2270 hectares.