La rencontre a permis de vulgariser les mesures et les aides destinées à ces travailleurs, qui pâtissent d’un manque de soutien financier, de locaux décents et d’un circuit de commercialisation de leurs produits.
Les artisans et les porteurs de projets de la wilaya de Biskra ont été conviés, la semaine dernière à la Maison de l’artisanat de la route de Tolga, à une journée d’information organisée par l’Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) et la Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM), qui a porté sur le contenu des dispositions réglementaires, les mesures et les aides publiques à cette catégorie de travailleurs, qui pâtissent généralement d’un manque de soutien financier, de locaux décents et d’un circuit de commercialisation de leurs produits.
Acette occasion, les responsables de l’Anade, de l’Angem, de plusieurs banques dispensant des microcrédits et les représentants d’associations et de corporations professionnelles ont expliqué les textes réglementaires régissant leurs rôles et missions, lesquels sont «uniquement au service des professionnels et des jeunes faisant preuve de volonté et de perspicacité pour concrétiser un projet et participer à l’essor économique national», ont-ils souligné.
Amers, désabusés et en colère, certains artisans, qui piétinent depuis des années pour trouver un équilibre financier et des débouchés commerciaux, ont exprimé une pléiade de difficultés «endémiques» et de récriminations contre les arcanes administratives et bancaires qu’ils ont qualifiées d’ «impénétrables et méprisantes» pour les petites gens.
«Cette rencontre démontre que les autorités publiques sont à l’écoute de nos difficultés. Nous espérons que ce ne sera pas que des paroles creuses et que nos problèmes trouvent des résolutions rapides», a lancé Ammi Tayeb, un couturier de vêtements traditionnels connu à Biskra et qui se démène depuis des années pour que son atelier ne baisse pas les rideaux.
En contrepoint, des artisans comptabilisant des années d’expérience sont intervenus pour expliquer à leurs pairs débutants comment ils ont réussi à vivre de leurs activités artisanales et comment ils ont pu éviter les nombreux écueils jalonnant le parcours de toutes les professions libérales.
Faire acte de détermination
«Cette journée vise à pallier au déficit d’informations et de connaissance des aides bancaires dispensés aux artisans et notamment à travers les microcrédits islamiques et conventionnels. 60% de la population de Biskra est versée dans le secteur de l’artisanat. Nous œuvrons pour l’amélioration des produits et des prestations des artisans encouragés à utiliser les TIC et à avoir des rapports sains avec les pourvoyeurs de financements et les administrations et à avoir une vision globale et claire des buts à atteindre tout en abandonnant l’esprit d’assistanat dans lequel ils sont embourbés depuis des décennies.
C’est aussi une opportunité de recenser les obstacles freinant le développement de l’artisanat à Biskra. Après des mois de stagnation imposée par la pandémie de Covid-19, les signes d’une relance économique se dessinent et les artisans algériens ont tout à gagner pourvu qu’ils se montrent à la hauteur de la tâche», a souligné Youcef Si Labdi, directeur de la CAM de Biskra.
«Nous voulons inculquer aux jeunes de nouvelles façons de réfléchir et d’agir pour réussir leurs projets, nous sortir du défaitisme et nous imposer comme des créateurs d’emplois et des vecteurs de développement dans tous les créneaux commerciaux, artisanaux et des prestations de service. Nous avons des soutiens dans les plus hautes sphères étatiques pour faire entendre nos voix et régler tous les différends et les anachronismes mettant à mal la volonté et la mentalité des jeunes et des investisseurs.
Je conseille aux jeunes artisans et porteurs de projets de rejoindre notre instance professionnelle, mais aussi syndicale et économique pour, ne serait-ce qu’entrebâiller les portes de la réussite professionnelle et socioéconomique», a ajouté Fatiha Boulenouar, coordinatrice du bureau de Biskra de l’UGCAA. Après Alger, Oran, Constantine et Sétif, la wilaya de Biskra est classée 5e des régions algériennes où l’artisanat tient une place particulière. On y compte 22 700 artisans inscrits à la CAM et qui pratiquent 393 activités méritant de meilleurs mécanismes promotionnels.