Des chercheurs, participant à une journée d’études sous le thème «Yennayer : rituels et pratiques», ont souligné mardi à Oran l’importance de classer les festivités de Yennayer comme patrimoine immatériel de l’Unesco pour les significations historiques, sociales, économiques, culturelles et anthropologiques que comporte cette fête. L’idée de classement des festivités de Yennayer comme patrimoine immatériel mondial «nécessite la préparation d’un dossier qui comprend des travaux scientifiques traitant de plusieurs aspects, comme la géographie de Yennayer et la façon dont il est présenté dans la poésie, les contes populaires, les proverbes et les légendes, mais aussi dans la préparation, entre autres, de plats populaires», a souligné Lamia Fardheb, chercheuse au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). Mme Fardheb s’est concentrée, dans sa communication, sur un poème du poète Abu Bakr Ben Qazman Al-Qortobi qui décrit l’atmosphère de célébration de Yennayer à l’époque dans l’Andalousie. Pour le chercheur Reda Khemis du CRASC, l’inscription de Yennayer comme patrimoine universel de l’Unesco «est devenue une nécessité à l’ère de la mondialisation pour protéger ce patrimoine contre l’accaparation». M. Khemis a, par ailleurs, appelé à intensifier les rencontres, à préparer des études, à organiser des journées d’études et à collecter des documents sur la fête de Yennayer dans les différentes régions du pays, ainsi qu’à sensibiliser les élèves et les étudiants sur le calendrier amazigh, car «lié à la terre et faisant partie de notre histoire». «Malgré l’écoulement de plusieurs siècles sur l’apparition de Yennayer, ses festivités sont inébranlables, toujours présentes et sa symbolique réside dans l’attachement de l’homme à sa terre», a estimé le chercheur Khemis qui a abordé, dans sa communication, les croyances fondatrices des festivités de Yennayer. La chercheuse Nadjet Lahdiri du Crasc, qui a animé une communication sur le thème «Yennayer en tant que pratique de communication», a indiqué que des chercheurs ont mené plusieurs études et recherches sur la célébration de Yennayer, portant sur de nombreux aspects historique, sociologique et anthropologique, «ce qui permet de préparer un dossier pour classer cette fête au patrimoine mondial», soutenant que cette fête comporte d’importantes valeurs humaines et est considérée comme «symbole de la solidarité, de l’harmonie et de la fraternité entre les membres de la société». Organisée par le musée public national Ahmed Zabana, cette rencontre a constitué une occasion de mettre en exergue la fête de Yennayer dans la région de Beni Snouss (Tlemcen), les plats populaires à Oran, l’année agricole et les légendes autour de cette fête. Une exposition sous le thème «Yannayer : coutumes et traditions» a été, par ailleurs, organisée en marge de cette rencontre, dans plusieurs stands, dont un a été réservé à des tableaux de peinture sur Yennayer du Centre des arts et des expositions de Tlemcen, un autre sur «une gaâda oranaise» conçu par la chercheuse Chayla Bachir, ainsi que les publications du Centre de recherche scientifique et technique en anthropologie sociale et culturelle, et un à l’exposition d’ustensiles utilisés dans les festivités de Yennayer, conservés dans le musée Ahmed Zabana.