Joggeur tué par un ours en Italie : Rome étudie le déplacement «massif» d’animaux

13/04/2023 mis à jour: 08:57
AFP
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L’Italie envisage de déplacer un grand nombre d’ours de la région du Trentin (nord) vers d’autres régions après la mort la semaine dernière d’un joggeur tué par un plantigrade, a annoncé cette semaine le ministre de l’Environnement.

Selon les autorités locales, une centaine d’ours bruns peuplent aujourd’hui les zones montagneuses et boisées de la province autonome du Trentin alors que le plan de réintroduction lancé à la fin des années 1990 n’en prévoyait que la moitié environ.

Or si de rares rencontres entre l’homme et l’animal sans conséquences graves se sont produites depuis lors, la mort le 5 avril d’un joggeur de 26 ans tué par un mâle a provoqué la colère des habitants et des édiles locaux.

L’ours responsable de la mort d’Andrea Papi a été identifié grâce aux prélèvements génétiques effectués sur le corps de la victime et va être abattu. Les services de gestion de la faune étudient également l’abattage d’autres individus susceptibles de représenter un danger immédiat pour les populations.

En outre, le ministre de l’Environnement, Gilberto Puichetto, et le président de la province, Maurizio Fugatti, sont convenus mardi lors d’une réunion à Rome d’étudier «un plan de déplacement de masse ïdes ours du Trentin vers d’autres régionsû avec le maintien dans la province du Trentin d’un nombre d’individus acceptable».

Ils considèrent que la population d’ours sur ce territoire est trop dense et fait peser un risque croissant sur la population, mais ils n’ont pas précisé combien d’ours pourraient être déplacés ni dans quelles régions de l’Italie ils seraient répartis. D’ici là, les forces de l’ordre locales pourraient être dotées de «répulsif anti-ours», ont-ils souligné dans un communiqué.

Le ministre de l’Environnement s’est engagé à en discuter avec son collègue de l’Intérieur. Il y a entre 120 et 200 ours en Italie, essentiellement dans le Trentin et les Abruzzes (centre).

La mort d’Andrea Papi, 26 ans, est la première tragédie de cette nature recensée depuis au moins 150 ans. La confédération agricole Coldiretti a appelé mardi à l’adoption d’un «plan national de gestion de l’ours, du loup et du sanglier».

«Le risque est la disparition de l’homme dans les montagnes et les régions intérieures du fait de l’abandon de milliers de familles et de tant de jeunes qui sont revenus à la terre pour restaurer la biodiversité par la relance de races historiques de vaches, de chèvres et de moutons», a-t-elle indiqué dans un communiqué.

L’ONG environnementale Legambiente dénonce au contraire «une gestion par la peur» des difficultés de cohabitation entre l’homme et les espèces sauvages, et des «hypothèses farfelues» pour les résoudre.

«Déplacer les ours ? Où ? On ne peut pas déplacer comme ça un animal sauvage né sur un territoire donné», a réagi Antonio Nicoletti, responsable des aires protégées et de la biodiversité de l’association, interrogé par l’AFP. 
 

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