JO sous haute surveillance

27/07/2024 mis à jour: 11:53
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Paris s’est réveillée hier matin sur une alerte au sabotage qui a ciblé le réseau ferroviaire à travers le pays, les lignes TGV en particulier. 

L’effet sur le trafic a été important, puisque, selon la Société nationale des chemins de fer (SNCF), les perturbations ont affecté plus de 800 000 voyageurs et allaient nécessiter la mobilisation des moyens d’intervention de la société durant tout le week-end pour arriver à les contenir. Quelques heures plus tard, une alerte à la bombe a également mis sur les dents les services de sécurité de la capitale française avant que les vérifications d’usage n’écartent le risque sur les lieux ciblés. 

C’est dans cette atmosphère chargée, de plus compliquée par un contexte météorologique peu favorable, que la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2024 devait avoir lieu en fin de journée, en présence de près d’une centaine de chefs d’Etat et de souverains du monde. 

L’Etat français annonce avoir mobilisé quelque 35 000 policiers et gendarmes pour veiller à la sécurité des sites de compétition sur la quinzaine des Jeux, en plus d’un appoint de 10 000 agents de l’ordre supplémentaires pour sécuriser la cérémonie d’ouverture. Un dispositif d’envergure inédite auquel il faudra ajouter 18 000 militaires et autant d’agents de sécurité privée spécialement engagés pour l’occasion.


Le grand rendez-vous sportif se présente d’abord comme un défi éminemment sécuritaire pour les autorités françaises, dans un contexte mondial particulièrement tendu, et une situation interne encore grandement marquée par les sillages troublés des dernières élections législatives. L’édition 2024 des JO se déroule en effet dans un pays administré par un gouvernement démissionnaire, chargé par défaut de veiller aux affaires courantes, en attendant que les âpres négociations au sein de l’Assemblée fraîchement élue aboutissent à un consensus. 


Si sur ce plan, le mot d’ordre est à la trêve politique, le temps de ces JO, les répliques des gros foyers de tensions géopolitiques dans le monde sont, bien entendu, plus problématiques et difficiles à mettre entre parenthèses. Le fait est illustré par le cas des athlètes russes et biélorusses, interdits de cérémonie d’ouverture et de cette parade fluviale, clou du spectacle olympien, sur la Seine. Considérés comme «athlètes individuels neutres», ils sont par ailleurs privés du comptage de leurs médailles éventuelles et du droit de concourir sous les bannières officielles de leurs pays respectifs par le Comité international olympique (CIO). 
 

La Fédération de Russie est mise à l’écart du sport mondial depuis le déclenchement de la guerre contre l’Ukraine, et les JO de Paris viennent donner une démonstration concrète sur la perméabilité qu’il y a, malgré les dénégations, entre le sport et la politique. Il n’en sera pas, bien entendu, de même pour les athlètes israéliens. Des appels à les exclure des épreuves, en guise de protestation contre les massacres que perpètre, depuis plus de neuf mois, le gouvernement Netanyahu contre la population de Ghaza, ont émané des autorités sportives palestiniennes et du mouvement politique de gauche LFi en France. 

Emmanuel Macron a cependant lui-même clos le sujet, le 24 juillet, en déclarant que du moment que le CIO n’a émis aucune directive sur le sujet, la délégation israélienne et les couleurs qu’elle défend sont les bienvenues en France, dénonçant, «avec la plus grande fermeté, tous ceux qui font courir un risque à ces athlètes». 

Les huit athlètes palestiniens admis à concourir lors de ces JO font savoir que leur mission première est de faire entendre la voix des centaines de milliers de Ghazaouis condamnés dans cette enclave de la mort. Leurs apparitions vont certainement être suivies de très près par les organisateurs, de crainte de les voir donner lieu à des manifestations trop démonstratives de soutien de la part du public, comme cela a été le cas le 25 juillet à leur arrivée sur le sol français. 
 

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