Les Jeux olympiques Paris 2024 sont lancés. La grandiose cérémonie d'ouverture organisée vendredi sur la Seine et ses abords était magnifique. Pour la première fois de la longue histoire des Olympiades, elle s'est déroulée en dehors d'une enceinte sportive.
Les organisateurs français ont voulu lui donner un cachet particulier. Ils ont réussi leur pari. Le défilé a été une parade fluviale sur les eaux de la Seine que même la pluie n'a pas altéré. Des milliers de Français et de touristes étrangers agglutinés sur les berges de la Seine étaient ravis du spectacle. La délégation sportive algérienne s'est illustrée par un magnifique hommage à nos compatriotes massacrés et jetés dans la Seine par la police française sur ordre du préfet Papon. Ils ont été réprimés parce qu'ils avaient manifesté pacifiquement, à l'appel de la fédération de France du FLN, contre le couvre-feu imposé aux seuls Algériens.
La manifestation pacifique a été réprimée dans le sang par la police de Papon. Vendredi soir, 63 ans après ce massacre horrible qui a coûté la vie à plus de 200 personnes, la jeunesse algérienne, présente sur les lieux à bord d'un bateau-péniche, s'est inclinée à la mémoire des Martyrs et jeté des roses dans les eaux de la Seine là où le massacre s'est produit le 17 octobre 1961. Depuis hier, les festivités ont laissé place à la compétition et la course aux médailles. Pendant plus de deux semaines, les athlètes vont tenter de s'illustrer dans les stades, les salles et les bassins. L'Algérie avec ses 46 athlètes dans 16 disciplines, tentera de réaliser la meilleure performance possible. Une gêne perceptible hante quelques esprits de responsables du Comité international olympique (CIO).
Les mesures drastiques imposées à la participation des athlètes russes, le silence sidéral qui a couvert la participation des athlètes israéliens, alors que l'armée israélienne perpètre des crimes contre l'humanité à Ghaza et les territoires palestinens, refuse d'observer la trêve olympique en temps de guerre. Tout cela n'ajoute rien à la gloire du Comité olympique international qui a cautionné la violation de la charte olympique et l'intrusion, de plain-pied, de la politique dans le sport.
Moralité de l'histoire, les Jeux olympiques sont d'abord et avant tout une affaire financière juteuse. Le reste est à l'avenant. Lorsque les lampions s'éteindront et qu'arrivera le moment de tirer les enseignements du rendez-vous parisien, le CIO ne pourra pas faire l'économie du bilan des Jeux olympiques Paris 2024 sur tous les chapitres. Pas uniquement sur le double chapitre sportif et festif. Parce que le CIO a abandonné en cours de route ses obligations envers les athlètes et les principes contenus dans la charte olympique. Le pouvoir politique lui a dicté de tourner le dos au principe cardinal «pas de politique dans le sport».
Le CIO ne l'a pas respecté. Il a fait barrage à la participation des athlètes russes aux éliminatoires des qualifications aux JO Paris 2024 aux motifs que la Russie a agressé l'Ukraine et contrôle de nombreux comités olympiques de pays voisins. En même temps, le CIO a été incapable d'imposer la trêve olympique à Israël qui l'a violée allègrement et assassiné 40.000 Palestiniens.
Pendant les Jeux de Paris, Tsahal bombarde, assassine et extermine le peuple palestinien sans qu'une seule voix réclame l'exclusion d'Israël des Jeux olympiques 2024. Il y aura un avant et un après 2024. L'Histoire jugera lorsque le jour se lèvera.