Jijel : Des intervenants appellent à une uniformisation des lectures des lois

03/07/2022 mis à jour: 00:40
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Photo : D. R.

Au premier trimestre 2022, les exportations à partir de Jijel ont représenté l’équivalent de 13,86 milliards DA, soit 55,30% des exportations hors hydrocarbures recensées par la direction régionale des douanes de Sétif.

Les institutions d’appui et les dispositifs de promotion des exportations hors hydrocarbures étaient au centre de la journée d’étude organisée, jeudi 30 juin, conjointement par la Compagnie algérienne d’assurance et de garantie (CAGEX) et la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Igilgili de Jijel à l’hôtel Dar El Az du chef-lieu de wilaya. Le PDG de la CAGEX, Djilali Tariket a prévenu qu’il «ne suffit pas d’exporter, mais il faut recouvrir la contrepartie des produits vendus», précisant que les statistiques précédentes montrent que beaucoup souffrent du non recouvrement pour diverses raisons, ce qui pénalise le processus.

D’où le rôle de la CAGEX, qui intervient au début et à la fin grâce à des représentations à l’étranger et des moyens qui lui assurent d’avoir des informations sur les importateurs étrangers. Un rôle qui sera détaillé plus par le directeur commercial de la CAGEX, Hocine Saadi, qui reviendra sur la création, en 1996, de cette compagnie chargée de gérer les risques commerciaux et politiques et d’instituer une assurance-crédit en mesure d’offrir aux opérateurs économiques les outils et moyens à même de se placer à l’étranger et sécuriser leurs exportations.

Le représentant du ministère du commerce s’est, quant à lui, étalé sur la réglementation des exportations dans le commerce extérieur et a affirmé que 346 opérations d’exportation ont été menées dans la wilaya de Jijel en 2021, pour un montant de 244 millions dollars et un volume de 3 millions de tonnes.

Ces dernières ont été l’œuvre de 146 producteurs. Les rôles dans la promotion des exportations hors hydrocarbures de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX) et la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), seront communiqués par leurs représentants respectifs, avant de laisser la tribune au représentant de la direction régionale des douanes de Sétif, qui a abordé la législation et la réglementation douanières à l’exportation, et donné des chiffres sur l’évolution des exportations hors hydrocarbures dans la wilaya de Jijel, qui ont évolué crescendo depuis 2018, passant de l’équivalent de 2,34 milliards de dinars à 33,76 milliards DA en 2021.

Au premier trimestre 2022, les exportations à partir de Jijel ont représenté l’équivalent de 13,86 milliards DA soit 55,30% des exportations hors hydrocarbures recensées par la direction régionale des douanes de Sétif. Les différentes facilitations dans le corps des douanes ont été expliquées que ce soit en matière de procédures douanières, aux régimes douaniers économiques, et de contrôle, notamment la dispense de passage au scanner pour les marchandises ayant fait l’objet de visite et scellées et le circuit vert pour lequel les formalités sont effectuées le jour même.

Des facilitations dans le corps des douanes

La législation et la réglementation fiscales à l’exportation ont été détaillées par le représentant de la direction générale des impôts qui s’est appesanti sur les exonérations de la taxe sur la valeur ajoutée (opérations faites à l’exportation exonérées ou non de la TVA, régime des achats en franchise TVA), la taxe sur l’activité professionnelle (TAP), l’impôt sur le revenu (IRG) et l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS).

La législation et la réglementation bancaires des exportations ont été exposées par le représentant de la BEA qui est revenu sur le dispositif réglementaire de la Banque d’Algérie, les règles applicables aux transactions internationales de biens et de services, l’éligibilité à la rétrocession des devises et enfin les modalités d’ouverture et de fonctionnement des comptes en devises.

Alliant la franchise, un verbe percutant et une approche patriotique, l’expert Ali Bey Nasri, représentant de l’association des exportateurs algériens (Anexal), est revenu sur la structure des exportations hors hydrocarbures comprenant notamment l’acier, le ciment et le clinker dont le process de production est jugé extrêmement énergivore, et d’affirmer que 60 à 65% du coût de production du clinker, c’est de l’énergie.

C’est ce qui le poussera à dire qu’il «s’agit d’exporter au meilleur coût.» Il s’indignera qu’on continue «d’interdire à une entreprise d’évoluer à l’international», jugeant que «l’exportateur doit disposer librement de son compte en devises sans aucune restriction de la Banque d’Algérie» avant de soutenir toute démarche visant la dépénalisation de l’acte d’exportation.

Cette journée a permis à travers les interventions de certains opérateurs économiques, toujours confrontés à des difficultés, de relever certaines entraves qui ne méritent rien de plus qu’une meilleure coordination et une uniformisation des lectures que ce soit au niveau de la hiérarchie, qui semble plus souple, qu’au niveau local où l’on reproche une certaine rigidité. Les services des impôts, des douanes et bancaires ont été les plus concernés par les questionnements des opérateurs. 

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