Le Comité olympique international (CIO) et les 28 fédérations internationales ont préparé le lit de l’exclusion de la Russie et de la Biélorussie de la plus grande compétition sportive mondiale (Jeux olympiques) qui aura lieu à Paris en 2024. Le coup de starter à cette manœuvre a été donné, mardi 24 janvier 2023, à l’occasion de l’entretien téléphonique Vlodimir Zelinsky (président de l’Ukraine) avec Emmanuel Macron (président français). Le président ukrainien a insisté auprès de son collègue pour que la Russie soit exclue des Jeux olympiques de Paris. Les grandes instances sportives internationales qui donnent des leçons sur la neutralité sportive qui doit guider les actes et décisions des «décideurs sportifs» ont fait abstraction de ce principe, proclamé sacro-saint, pour ouvrir la voie à une interdiction de participation du pays cité aux JO de Paris. Mercredi 26 juin, le Comité olympique international (CIO) a emboîté le pas au président de l’Ukraine et préparé une feuille de route cousue de fil blanc. Dans son communiqué sanctionnant la réunion du comité exécutif (Comex) il a indiqué qu’«aucun athlète ne devrait être interdit de compétition sur la seule base de son passeport». Que signifie au juste cette formule ? Tout simplement que la Russie et la Biélorussie ne participeront pas aux prochains Jeux olympiques d’été (2024). Les athlètes de ces deux pays seront admis à prendre part aux JO de Paris uniquement sous la bannière «d’athlètes neutres». Le CIO et ses satellites croient blanchir leur conscience avec ce tour de passe. Pour se donner bonne figure, il a précisé que «la décision a été prise après consultation des représentants des sportifs, des fédérations internationales et comités nationaux olympiques». Pour rappel, la décision d’exclure les athlètes russes des compétitions internationales date de février 2022, date de déclenchement du conflit armé qui déchire la Russie et l’Ukraine. Ce qu’a décidé le CIO mercredi n’est, ni plus ni moins, que le prolongement du bannissement de la Russie du concert du sport prononcé il y a tout juste un an. Le communiqué du CIO a décliné sa feuille de route en précisant : «Les Russes et les Biélorusses s’aligneront (aux JO de Paris 2024) en tant qu’athlètes neutres et à condition de n’avoir pas activement soutenu la guerre en Ukraine.» Rien que ça. Il a balayé d’un revers de la main les critiques que n’a pas manqué de soulever cette décision. Mieux. Dans la foulée de son communiqué, le CIO a renouvelé son «attachement aux sanctions prononcées» en 2022. Donc, aux JO de Paris, il n’y aura ni drapeaux ni hymne national des deux pays cités. Après cela le CIO et les fédérations internationales arguent que la politique n’a pas de place dans le sport. L’Association des comités nationaux olympiques africains (Acnoa) a emboîté le pas au CIO et balancé un communiqué à travers lequel elle s’aligne sur celui-ci et déclare : «Après avoir engagé de très longues consultations avec l’ensemble des acteurs du mouvement olympique et sportif africain, représentants des athlètes, présidents de zones, membres du Comex et personnalités, le Comex de l’Acnoa a décidé à l’unanimité de soutenir la participation des athlètes ayant un passeport russe et bélarusse à toutes les manifestations sportives sous la bannière de neutralité.» Le communiqué conclut : «L’Afrique soutient les résolutions de la commission exécutive du CIO contenues dans le communiqué paru le 25 janvier 2023.» La chute est un morceau d’anthologie en matière d’aliénation de l’opinion. Elle évoque la non-discrimination dans le sport et en même temps elle appuie le bannissement de pays pour des raisons politiques. Le CIO se couvre de ridicule en prétendant «sauvegarder l’indépendance et l’autonomie du sport par rapport à la politique». C’est un principe que le CIO et les 28 fédérations internationales violent allègrement… pour des motifs politiques.