Décidément, les autorités locales n’ont pas la main verte à Guelma et l’incivilité ne fait qu’aggraver la situation. Les jardins et autres espaces publics récemment réhabilités à coups de millions de dinars ont très vite vu les aires dédiées à la verdure dépérir, faute d’entretien.
Le cas le plus criant est sans conteste celui du jardin public Frères Boulmoukh à proximité immédiate des sièges de l’APW et de la wilaya de Guelma. La forêt urbaine Essanouber ou encore le jardin public Seridi Mustapha ne sont pas en reste puisqu’ils viennent tout juste d’être aménagés sans omettre les allées et les terres-pleins en milieu urbain qui ont fini par être bétonnés.
«Ce que je peux vous dire à ce sujet, c’est que nous avons vu et entendu au cours de ces 60 dernières années une cacophonie environnementale. Des situations choquantes», déclaraient, hier encore à El Watan des retraités en quête d’espaces de détente. «Prenons pour exemple El Djenina (le jardin public Seridi). Nous l’avons connu exempt de béton.
Les allées étaient en terre battue et mignonnette (petit caillou lisse de 3 à 5 mm) et les bordures en terre cuite ancienne. Les allées ont été bétonnées et les bordures remplacées par de la ferraille puis récemment enlevées définitivement», ajoutaient-ils. Et d’enfoncer le clou : «Il est question d’entretien.
Un arbuste, un arbre et encore plus une petite plante doit être arrosée, taillée, bichonnée. Et pourtant il y a des bornes d’eau pour l’arrosage. Ici, il faut interdire le piétinement de la pelouse et l’arrachage des roses et des fleurs. Mais bien évidemment, le civisme est aux abonnés absents et le gardiennage dépassé».
Le constat au jardin public Frères Boulmoukh est encore plus alarmant puisque pas un mètre carré de terre plein n’est vert. «Ils se sont empressés de poser une clôture en fer forgé qui a coûté son pesant d’or. Mais pour orner le lieu en plantes et gazonner les espaces, rien n’a été fait. Même le jet d’eau est resté à sec.
En soirée, le lieu est squatté par des jeunes et il y a de quoi se méfier». La forêt urbaine «Essanouber», qui connaît un aménagement, a, malheureusement, subi elle aussi les affres du bétonnage. Quoi qu’il en soit, ce ne sont pas les espaces verts ou plutôt à verdir qui manquent à Guelma, mais de maintenir les lieux verts quelle que soit la saison.
Les rares employés de la commune de Guelma qu’El Watan a rencontrés sont unanimes. «Il y a peu de moyens humains et matériels», nous disent-ils. Nous l’aurons compris, on ne s’improvise pas jardinier-paysagiste, c’est un métier à part entière. À méditer...