Les prix à la consommation au Japon (hors produits frais) ont grimpé de 2,2% en juin sur un an, une petite accélération par rapport à mai, toujours tirés par la montée des prix énergétiques, selon des données gouvernementales.
En excluant également l’énergie, les prix à la consommation n’ont augmenté que de 1% le mois dernier sur un an, selon le ministère japonais des Affaires intérieures. Le niveau d’inflation de juin est conforme aux attentes du consensus d’économistes de l’agence Bloomberg, et marque un troisième mois de suite au-delà de 2% (après 2,1% en avril et en mai), au plus haut depuis 2015.
La Banque du Japon (BoJ) a relevé jeudi ses prévisions d’inflation pour le pays, anticipant désormais une hausse des prix à la consommation de 2,3% sur l’ensemble de l’exercice 2022/23 entamé le 1er avril, contre 1,9% auparavant.
Elle s’attend toutefois à ce que cette inflation importée, essentiellement tirée par la poussée des prix de l’énergie et d’autres matières premières sur fond du conflit en Ukraine notamment, ne dure pas au Japon, où les hausses de salaires peinent à suivre le rythme et où la reprise économique demeure fragile.
La BoJ a ainsi maintenu jeudi sa politique monétaire ultra-accommodante, à contre-courant des autres grandes Banques centrales, des Etats-Unis à l’Europe, qui sont elles confrontées à une inflation bien plus élevée.
L’inflation nippone est aussi amplifiée par la chute du yen par rapport au dollar depuis mars, un mouvement de change en partie causé par l’écart grandissant entre les politiques monétaires menées au Japon et aux Etats-Unis, et qui rend les importations japonaises encore plus chères.
«Des spéculations de marché sur un possible ajustement de sa politique pourrait refaire surface (dans les mois à venir, ndlr), mais nous nous attendons à ce que la BoJ reste accommodante en l’absence d’une inflation tirée par la demande», selon une note de la banque ING publiée vendredi.