Le déficit public de l’Italie a augmenté à 12,1% du produit intérieur brut au premier trimestre, contre 11,3% sur la même période de 2022, dans un contexte de «réduction de la pression fiscale», a annoncé hier l’Institut national des statistiques (Istat).
Pour l’ensemble de l’année, Rome table cependant sur un déficit à 4,5% du PIB, en nette baisse par rapport aux 8% enregistrés en 2022, grâce à l’accalmie sur les prix de l’énergie, qui réduit les subventions aux ménages et entreprises.
Au premier trimestre, le déficit public «s’est dégradé par rapport au même trimestre de 2022, en raison d’un moindre apport des recettes qui s’est traduit par une réduction de la pression fiscale», commente l’Istat dans un communiqué. «Le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 3,1% par rapport au trimestre précédent, en raison d’un ralentissement sensible de la dynamique des prix», relève en outre l’Institut. Au quatrième trimestre, le déficit public de l’Italie avait augmenté à 5,6% du PIB, contre 4,9% sur la même période de 2021, a confirmé l’organisme.
Un dispositif d’incitations fiscales très généreux, censé rendre les habitations moins énergivores, avait fait déraper ces trois dernières années les déficits de l’Italie, qui ont été revus sensiblement à la hausse début mars.
Le déficit public est passé ainsi à 8% du PIB en 2022, alors que le gouvernement de Giorgia Meloni comptait le ramener à 5,6%. Rome a dû se conformer à une nouvelle réglementation d’Eurostat sur les crédits d’impôt publiée en février.
Le gouvernement italien s’est engagé, dans sa feuille de route économique publiée en avril, à réduire «progressivement» mais «durablement» le déficit public, qui devrait passer à 3,7% du PIB en 2024, 3% en 2025 et 2,5% en 2026. Parallèlement, le ratio de la dette publique devrait baisser à 140,4% du PIB en 2026, contre 144,4% en 2022, tout en restant nettement au-dessus de la moyenne de la zone euro.
A la mi-juin, la Banque d’Italie avait revu nettement à la hausse sa prévision de croissance économique pour cette année, tablant désormais sur 1,3%, contre 0,6% auparavant. L’Italie a vu son PIB augmenter de 0,6% au premier trimestre par rapport au précédent, signant ainsi une croissance supérieure à la moyenne de la zone euro.