Italie : Des migrants périssent dans un naufrage près des côtes

27/02/2023 mis à jour: 15:39
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A l’heure actuelle, 80 personnes ont été récupérées en vie, dont certaines ont réussi à rejoindre le rivage après le naufrage, et 43 cadavres ont été retrouvés le long du littoral», indique un communiqué des gardes-côtes publié en fin de matinée. Selon les gardes-côtes, l’embarcation transportait environ 120 personnes et s’est brisée sur les rochers à quelques mètres de la côte, les pompiers évoquant «plus de 200 personnes» à son bord. Des images de la police italienne montrent des débris de bois disséminés sur une centaine de mètres de la plage, où se trouvaient de nombreux secouristes et des rescapés en attente de leur transfert dans un centre d’accueil.

Faisant part de sa «profonde douleur», la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, a jugé, dans un communiqué, «criminel de mettre en mer une embarcation de 20 mètres à peine avec 200 personnes à bord et une mauvaise prévision météo». «Le gouvernement est engagé à empêcher les départs, et avec eux ce genre de tragédie, et continuera à le faire, exigeant avant tout la plus grande collaboration des Etats de départ et d’origine», a assuré Mme Meloni.

Evoquant sa «douleur», le pape François a affirmé «prier pour chacun d’entre eux, pour les disparus et pour les autres migrants ayant survécu».

Le président de la République, Sergio Mattarella, a déploré le naufrage dans lequel «des dizaines de personnes, dont des enfants, ont perdu la vie». «Un grand nombre de ces migrants venait d’Afghanistan et d’Iran, fuyant des conditions très difficiles», a ajouté le chef de l’Etat, exprimant le souhait d’«un fort engagement de la communauté internationale pour éliminer les causes des migrations : guerres, persécutions, terrorisme, pauvreté...»

Ce nouveau naufrage survient quelques jours à peine après l’adoption par le Parlement de nouvelles règles controversées du gouvernement dominé par l’extrême droite sur le sauvetage des migrants. Mme Meloni, dirigeante du parti Fratelli d’Italia (FDI, extrême droite), avait pris la tête d’un Exécutif de coalition en octobre, après avoir promis de réduire le nombre de migrants arrivant en Italie.

«migration clandestine»

La nouvelle loi oblige les navires humanitaires à effectuer un seul sauvetage à la fois, ce qui, selon les critiques, augmente le risque de décès en Méditerranée centrale, dont la traversée est considérée comme la plus périlleuse au monde pour les migrants. Pour le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, cette «tragédie (...) démontre comment il est absolument nécessaire de lutter fermement contre les filières de l’immigration clandestine».

La situation géographique de l’Italie en fait une destination de choix pour les demandeurs d’asile qui passent de l’Afrique du Nord à l’Europe, et Rome se plaint depuis longtemps du nombre d’arrivées sur son territoire. Selon le ministère de l’Intérieur, près de 14 000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, contre environ 5200 durant la même période l’an dernier et 4200 en 2021. Les ONG ne transportent pourtant qu’un faible pourcentage des migrants souhaitant arriver en Europe, la plupart étant sauvés par des navires de la garde-côtière ou de la marine.

Le gouvernement accuse cependant les ONG de stimuler par leur action les arrivées de migrants et d’encourager les trafiquants. «Les personnes en mer doivent être sauvées quel que soit le coût, sans pénaliser ceux qui les aident», a réagi, hier sur Twitter, Carlo Calenda, ex-ministre et chef du parti centriste Azione. «C’est humainement inacceptable et incompréhensible, pourquoi on est là à assister à des tragédies évitables», a écrit pour sa part Médecins sans frontières (MSF) sur Twitter.

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