Le parquet de Gênes a annoncé mardi 8 août l'arrestation de quatre membres d'un groupe anarchiste italien soupçonnés d'association terroriste, tandis que cinq autres ont été placés sous contrôle judiciaire.
Selon les autorités, ce groupe anarchiste aurait entretenu des liens avec des mouvances similaires à l'étranger. Le groupe visait à propager ses idées à travers une publication clandestine, paraissant bimensuellement, qui est devenue l'outil principal pour diffuser un discours anarchiste extrêmement radical, précise le parquet dans un communiqué. Les neuf individus, âgés de 27 à 56 ans, font face à des accusations d'instigation et d'apologie du terrorisme.
Selon les enquêteurs, ce groupe est en relation avec l'organisation «Fédération Anarchiste Informelle - Front Révolutionnaire International» (FAI/FRI), dont la nature terroriste a été établie par des décisions judiciaires. Cette organisation encourage les «actions directes» impliquant des actes de violence, avec pour objectif la destruction de l'État. Par ailleurs, ce groupe anarchiste italien visait à renforcer les liens avec des individus et des groupes anarchistes subversifs opérant à l'étranger pour promouvoir une lutte anarchiste internationale.
En 2012, les milieux anarchistes italiens avaient été responsables d'une action notable lorsqu'ils avaient commis un attentat contre le PDG d'Ansaldo Nucleare, une filiale de Finmeccanica, entreprise publique italienne. Cette attaque avait blessé le PDG aux jambes. À l'époque, la FAI avait expliqué que l'attaque visait à dénoncer le rôle de l'entreprise dans le secteur nucléaire et à venger des anarchistes emprisonnés en Grèce.
L'un des neuf suspects impliqués dans cette opération avait des contacts avec Alfredo Cospito, l'un des auteurs de cet attentat de 2012. Cospito avait été condamné à une longue peine de prison et était considéré comme le chef d'un groupe anarchiste qui avait mené des attaques à l'aide de colis piégés et d'actes violents contre les autorités il y a une dizaine d'années. Dans leurs publications, les militants anarchistes préconisaient des actions telles que «frapper des cibles humaines», aiguiser les couteaux pour «réinstaurer la peur», détruire l'État et l'autorité, et attaquer la chaîne de production et de vente d'armes.