Israël poursuit son génocide : L’ONU appelle à une enquête après un bombardement meurtrier à Ghaza

29/05/2024 mis à jour: 18:04
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Les camps des déplacés sont pris pour cible par l'armée d'occupation sioniste - Photo : D. R.

Depuis l’assaut terrestre lancé le 6 mai, l’armée d’occupation israélienne cible régulièrement les zones densément peuplées de la région de Rafah, cherchant à contrôler la frontière entre Ghaza et l’Egypte.

L’ONU a demandé une enquête approfondie et transparente suite au bombardement de dimanche dernier, qui a coûté la vie à 45 personnes dans un camp de déplacés près de Rafah. Le Conseil de sécurité des Nations unies, à l’initiative de l’Algérie, devait se réunir à huis clos hier après-midi pour examiner cette tragédie.

Selon le ministère de la Santé à Ghaza, l’attaque sur le camp de tentes a également fait 249 blessés. Ce bilan n’est – malheureusement – pas rare dans le contexte de cette guerre brutale menée par l’occupant israélien, où les pertes humaines palestiniennes sont quotidiennes. Depuis l’assaut terrestre lancé le 6 mai, l’armée d’occupation israélienne cible régulièrement les zones densément peuplées de la région de Rafah, cherchant à contrôler la frontière entre Ghaza et l’Egypte. Les frappes ont d’ailleurs continué hier dans le centre et l’ouest de cette région.

La différence cette fois-ci réside dans l’onde de choc provoquée par les images terrifiantes de ce nouveau bombardement : un enfant sans tête porté par un homme en larmes, des déplacés brûlés par le plastique fondu de leurs tentes. Ces scènes horribles révèlent le visage hideux de l’occupation israélienne, qui continue de prétendre devant ses alliés mener une opération «lente et prudente à Rafah».

En réponse à l’indignation internationale, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a été contraint d'exprimer ses regrets devant le Parlement, qualifiant ce bombardement d'«accident» ou d’«erreur tragique» (selon les différentes traductions de l’hébreu) – une rare concession. Cependant, des journalistes affiliés à la droite radicale israélienne, fervents soutiens du Premier ministre, ont salué ces frappes, le soir où Israël célébrait Lag Baomer, fête juive marquée par des feux de joie et la fin des deuils. Cela montre toute l’horreur de l’occupation sioniste en Palestine.

En trois semaines, Israël a orchestré le déplacement forcé le plus massif de cette guerre, après avoir vidé la moitié nord de l’enclave fin 2023. L’armée a expulsé un million de personnes de Rafah, principalement des familles déjà déplacées à plusieurs reprises. Cette offensive a détruit la fragile infrastructure d’aide internationale, menaçant les distributions humanitaires dans toute l’enclave. Devant cette escalade, certains alliés d’Israël commencent à remettre en question les affirmations de Netanyahu sur la prétendue «moralité» de son armée.

Avant même la frappe, le vice-chancelier allemand, Robert Habeck, avait jugé l’opération de Rafah «incompatible avec le droit international». Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a insisté à Bruxelles sur la nécessité d’appliquer les décisions de la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, qui a ordonné à Israël de cesser «immédiatement» son offensive à Rafah.

Il a rappelé que ces décisions sont obligatoires et doivent être mises en œuvre, réaffirmant cette position avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE et de plusieurs pays arabes.

Washington s’est contenté d’exhorter Israël à «prendre toutes les précautions pour protéger les civils». Depuis le 6 mai, l’administration Biden a minimisé l’ampleur de cette opération, cessant d’exiger un plan crédible pour la protection des civils. Aussi, et du fait de l’impunité dont jouit Israël, l’horreur de cette guerre se poursuit. Hier, la zone de Douar Zaarab à Rafah a été le théâtre de violents bombardements israéliens, avec des bruits de tirs et plusieurs avions de reconnaissance signalés.

Des groupes de familles ont été contraints de quitter Rafah pour se diriger vers les zones côtières ouest de Khan Younès et le centre de Ghaza, notamment à Deir Al Balah. L’hôpital indonésien de Rafah a été visé par un obus d’artillerie. Dans le centre de l’enclave, plusieurs Palestiniens ont été blessés lorsque les avions de guerre israéliens ont bombardé une maison dans le camp de réfugiés de Bureij. Le bilan de l’agression atteint désormais les 36 050 morts et 81 026 blessés depuis le 7 octobre dernier, selon les autorités palestiniennes de la Santé.

Nouvelle frappe sur un camp de déplacés

La Défense civile de Ghaza a annoncé hier qu’une frappe israélienne avait tué 21 personnes dans un camp de déplacés dans l’ouest de Rafah, moins de deux jours après une frappe similaire qui avait profondément choqué la communauté internationale. Muhammad Al Mughair, un responsable de la Défense civile palestinienne, a indiqué à l’AFP que 21 personnes avaient été tuées dans cette «frappe de l’occupation visant des tentes de personnes déplacées à l’ouest de Rafah».

Le ministère de la Santé de Ghaza, dirigé par le Hamas, a également confirmé la mort de «21 martyrs», qualifiant cette frappe de «nouveau massacre». Le ministère précise que 64 personnes ont été blessées, dont 10 souffrant de «blessures très graves». Le mouvement palestinien a affirmé de son côté qu’une frappe israélienne avait fait des «dizaines» de morts et de blessés dans cette zone. Interrogée par des journalistes, l’armée israélienne a indiqué ne pas disposer d’informations sur cette frappe.

 

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