Dès le lendemain du massacre d’Al Mawasi, près de Khan Younès, qui a fait 92 morts et 300 blessés, l’armée israélienne a commis un nouveau carnage dans une école de l’UNRWA abritant des déplacés au camp de Nuseirat. C’est la cinquième école ciblée par les forces d’occupation en quelques jours. Le président brésilien Lula a sans doute trouvé les mots justes pour qualifier l’attitude criminelle de l’occupant sioniste : qualifiant d’«inadmissible» le «massacre interminable» du peuple palestinien à Ghaza, il accuse Israël de «saboter le processus de paix au Proche-Orient».
Au 283e jour de la guerre contre Ghaza, et 48 heures après le massacre d’Al Mawasi, à Khan Younès, qui a fait 92 morts et 300 blessés, l’armée israélienne continue à pilonner sans merci et à semer sauvagement la mort dans l’enclave palestinienne. Hier, des dizaines de victimes ont été enregistrées après une nouvelle série de frappes dans divers secteurs de la bande de Ghaza.
D’après l’agence Wafa, 3 civils ont été tués hier et d’autres ont été blessés suite à un bombardement qui a ciblé une nouvelle fois le quartier d’Al Shoujaïya à l’est de la ville de Ghaza. L’agence d’information palestinienne ajoute que des unités d’artillerie ont tiré des obus sur plusieurs quartiers de Ghaza-ville : Tal Al Hawa, Haï Al Zaytoun, Cheikh Adjline ou encore Sabra.
Dans la partie centrale de la bande de Ghaza, des secouristes du Croissant- Rouge palestinien ont déclaré à Wafa avoir retiré les corps sans vie de 5 martyrs, dont 3 enfants, au camp d’Al Maghazi. Ils ont été victimes d’un bombardement qui s’en est pris à une habitation appartenant à la famille Manama. Simultanément, l’artillerie a lancé des obus sur le secteur d’Al Magharqa, tandis que des hélicoptères ont attaqué la ville d’Al Zahra. Le camp de Nuseirat a également été visé par des frappes.
A Khan Younès, au sud de l’enclave, un missile tiré par un hélicoptère a pulvérisé un appartement dans une zone d’habitation à Abassane, et à Rafah, l’artillerie israélienne a pilonné des positions à l’ouest de la ville mitoyenne avec les frontières égyptiennes. Par ailleurs, des hélicoptères de combat ont effectué une série de raids sur plusieurs zones urbaines, selon Wafa.
Le ministère de la Santé du gouvernement Hamas à Ghaza a indiqué hier que 80 Palestiniens ont été tués et 216 autres ont été blessés en 24 heures, entre hier et avant-hier. Le bilan global des victimes a de ce fait grimpé à 38 664 morts et 89 097 blessés depuis le 7 octobre, selon la même source.
22 personnes tuées dans l’attaque d’une école à Nuseirat
Dimanche, 22 personnes ont été tuées suite au bombardement d’une école de l’UNRWA à Nuseirat, au centre de l’enclave, abritant des milliers de déplacés, ont indiqué hier les autorités sanitaires de Ghaza, revoyant ainsi à la hausse le bilan donné dans un premier temps par la Défense civile palestinienne qui faisait état de 17 morts.
«17 personnes sont tombées en martyrs dans l’attaque dimanche de l’école Abu Oreiban, à Nuseirat, gérée par l’UNRWA, la cinquième en un peu plus d’une semaine à toucher une école utilisée comme abri par des Palestiniens déplacés», déclarait antérieurement en effet la Défense civile de Ghaza, citée par l’APS.
Revenant sur le massacre d’Al Mawasi, un responsable de l’UNRWA à Ghaza, Scott Anderson, a affirmé à l’AFP avoir été témoin à l’hôpital Nasser de Khan Younès, de «certaines des scènes les plus horribles» depuis le début de la guerre contre Ghaza. «J’ai vu des bambins doublement amputés, des enfants paralysés et dans l’impossibilité de recevoir un traitement», a-t-il révélé.
Cette nouvelle boucherie a poussé le Hamas à se retirer des négociations. Samedi, le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé Netanyahu à chercher à tout prix à faire échouer les négociations en commettant des «massacres odieux».
Selon l’Unicef, 14 000 enfants palestiniens ont été tués et plus de 12 000 autres blessés depuis le début de la guerre contre Ghaza. «Des milliers d’autres sont portés disparus et seraient probablement sous les décombres», précise l’Unicef. Et de souligner : «Selon nos estimations, un enfant est blessé ou tué toutes les dix minutes.»
Ces dernières semaines, «31 enfants sont morts à cause de la malnutrition.» «Des images épouvantables continuent de parvenir de Ghaza, montrant des enfants qui meurent sous les yeux de leurs familles à cause du manque persistant de nourriture, de produits nutritionnels et de la destruction des services de santé», déplore Adele Khodr, directrice régionale de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, citée par l’APS.
Lula : «Israël sabote le processus de paix»
Dans un message posté dimanche sur le réseau social X, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a condamné le carnage d’Al Mawasi, dénonçant un « massacre sans fin des Palestiniens» dans la bande de Ghaza. L’entité sioniste «continue de saboter le processus de paix et le cessez-le-feu au Proche-Orient», a-t-il fustigé.
Lula juge «inadmissible» le fait qu’Israël «continue à punir collectivement le peuple palestinien». «Des dizaines de milliers de personnes ont déjà été tuées dans des attaques successives depuis l’année dernière, dont beaucoup dans des zones humanitaires désignées comme telles, qui devraient être protégées», s’indigne le président brésilien. «Nous, les dirigeants politiques du monde démocratique, ne pouvons pas rester silencieux face à cet interminable massacre. Le cessez-le-feu et la paix dans la région doivent être des priorités de l’agenda international», plaide-t-il.
De son côté, le nouveau chef de la diplomatie britannique, David Lammy, en visite en Palestine et en Israël, a appelé à un cessez-le-feu à Ghaza. Fraîchement nommé après la victoire du Parti travailliste aux élections législatives du 4 juillet, M. Lammy a eu des entretiens dimanche avec le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa, ainsi que le Premier ministre israélien.
«J’espère que nous parviendrons bientôt à un cessez-le-feu et que nous arriverons à atténuer les souffrances et les pertes intolérables en vies humaines que nous constatons à Ghaza», a-t-il déclaré lors d’un point de presse à Jérusalem en présence du président israélien, Isaac Herzog, rapporte l’AFP.
Le chef du Foreign Office britannique a insisté sur la nécessité d’accroître la livraison de l’aide humanitaire à la population de Ghaza. Il a fait savoir au passage que 680 tonnes d’aide fournie par le Royaume-Uni attendaient d’entrer dans le territoire palestinien assiégé.