La présidence du Kurdistan irakien a annoncé hier que les élections parlementaires de la région autonome auraient finalement lieu le 10 juin, après de multiples reports dus aux querelles entre les deux principaux partis kurdes, rapporte l’AFP. Les élections pour renouveler les sièges du Parlement auraient dû avoir lieu en octobre 2022, mais les contentieux entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) ont poussé l’Assemblée à prolonger son mandat d’un an.
Les deux partis s’affrontaient notamment sur le découpage des circonscriptions électorales. Le gouvernement régional a alors fixé le 18 novembre 2023 comme nouvelle date. Mais la Commission électorale irakienne a ensuite réclamé un nouveau report, arguant de la trop grande proximité avec les élections des conseils provinciaux prévues un mois plus tard dans le reste du pays. Puis elles ont été de nouveau reportées,cette fois au 25 février dernier.
Mais le 21 février, la Cour suprême irakienne a décidé que le Parlement de la région du Kurdistan devait être composé de 100 députés au lieu de 111, et que le scrutin devait être supervisé par la Commission électorale irakienne. Le président du Kurdistan irakien, Netchirvan Barzani, a signé l’ordre d’organiser les élections le 10 juin, a indiqué la présidence dans un communiqué publié hier.
La date du scrutin était très attendue, car en mai dernier la Cour suprême d’Irak a jugé «inconstitutionnelle» la prorogation d’un an du mandat du Parlement régional. Le Kurdistan irakien est dominé par les deux frères ennemis du PDK et de l’UPK. Le PDK domine à Erbil, la capitale régionale, et ses membres sont à la tête de la présidence de la région et de son gouvernement.
Et depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, tous les présidents irakiens sont issus de l’UPK.
Dans le Parlement actuel de la région, le PDK est le parti le plus important avec 45 sièges, suivi de l’UPK avec 21 sièges. Le Kurdistan d’Irak se présente comme une oasis de stabilité, mais militants et opposition y dénoncent, entre autres maux, la corruption et des arrestations arbitraires.