Deux journalistes femmes ont été tuées et un homme blessé hier au Kurdistan d’Irak dans une frappe de drone visant leur véhicule, un bombardement imputé à l’armée turque engagée contre les combattants kurdes turcs du PKK, ont indiqué des responsables locaux, cités par l’AFP.
Ce n’est «pas l’armée turque», a indiqué le ministère turc de la Défense à Ankara, interrogé sur ce bombardement hier matin dans le secteur de Sayyid Sadek, au Kurdistan autonome dans le nord de l’Irak. L’identité des victimes et leurs liens supposés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou à des entités médiatiques affiliées divergeaient selon les sources.
Un responsable de sécurité irakien, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, a assuré à qu’un «drone appartenant vraisemblablement à l’armée turque a bombardé un véhicule transportant des journalistes» dans le secteur de Sayyid Sadek à l’est de Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan.
«Deux femmes journalistes ont été tuées», a indiqué le chef de la branche de Souleimaniyeh du syndicat des journalistes, Karouan Anwar, devant la morgue locale. «Elles sont connues pour travailler dans l’univers du journalisme et des médias», a-t-il indiqué.
Lors d’un point de presse, le directeur de la maison de production médiatique kurde «Chatr», Kamal Hama Ridha, a confirmé la mort de deux journalistes employées par son institution, l’une originaire de la province de Souleimaniyeh et la deuxième une Kurde de Turquie.
De leur côté, les services antiterroristes d’Erbil, capitale régionale du Kurdistan, ont eux rapporté la frappe «d’un drone de l’armée turque contre un véhicule de combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan dans le district de Sayyid Sadek». «Un responsable du PKK, son chauffeur et un combattant ont été tués» dans ce bombardement, ajoute le communiqué. Ankara confirme épisodiquement ses bombardements en territoire irakien, où elle mène régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre le PKK.
Les combattants kurdes turcs disposent de bases arrière au Kurdistan autonome d’Irak, qui accueille aussi depuis 25 ans des dizaines de bases militaires turques. En lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, le PKK est classé groupe «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux.
A l’issue d’une visite en Irak de responsables turcs, Baghdad a discrètement classé en mars le PKK comme «organisation interdite». Mi-août la Turquie et l’Irak ont signé un accord de coopération militaire portant sur l’installation de centres de commandement et d’entraînement communs dans le cadre de la lutte contre le PKK.