La Bourse d’Alger mise fort sur l’opération d’ouverture de capital devant toucher deux banques publiques cette année que sont le CPA et la BDL. Le président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), Youcef Bouzenada, qui s’est exprimé sur l’APS, soulignait hier que ce marché est «un outil de financement supplémentaire au développement des entreprises algériennes du fait qu’il permet de drainer l’épargne et de capter les capitaux».
Et d’assurer que compte tenu de la densité du tissu économique national, «le marché financier peut constituer une contribution significative aux efforts du gouvernement pour diversifier l’économie nationale et booster les modes alternatifs de financement des entreprises». Bouzenada s’attend également à un regain d’intérêt pour les opérations boursières cette année à la faveur de la promulgation du nouveau règlement intérieur de la Bourse d’Alger visant à «faciliter les levées de fonds et les introductions des sociétés».
Donnant le bilan du premier semestre de l’année écoulée, Bouzenada a évoqué une hausse de 40% du taux de capitalisation au 30 juin 2023, avec 79 milliards de dinars contre 57 milliards durant la même période en 2022. Le nouveau règlement général régissant la Bourse des valeurs mobilières, devant être prochainement publié au Journal officiel, remplace le texte de 1997 et vise à «donner un nouveau souffle à la Bourse».
Ce texte, assure le même responsable, permettra de «faciliter l’acte de levée de fonds sur le marché financier à tout émetteur, quel que soit son statut ou sa taille, en simplifiant les dispositions d’admission, en encadrant au mieux les séances de Bourse». Cette réforme, indique la même source, permettra la création de cinq marchés.
Quitus pour une levée de fonds
«Il s’agit du marché des titres de capital, qui sera composé d’un segment principal et d’un segment de croissance avec des conditions d’admission fixées sur la base de la valeur de l’entreprise et non du capital social ; du marché des titres de créances et celui des organismes de placements collectifs (OPC), où l’on négocie les actions, parts et certificats de Sukuk. Ainsi que du marché des professionnels dédié aux titres de capital, de créance et d’OPC détenus et négociés pour le compte des investisseurs professionnels et, enfin, du marché des valeurs du Trésor, sur lequel seront négociées les obligations assimilables du Trésor», précise Bouzenada.
Pour rappel, la Bourse d’Alger ne compte pour l’heure que quatre titres cotés, que sont Alliance Assurances, Biopahrm, El Aurassi et Saidal, en plus d’une PME, AOM Invest SPA, spécialisée dans les placements financiers.
L’introduction du CPA et de la BDL est une nouveauté pour la Bourse. La Cosob a, par ailleurs, accordé son quitus pour une levée de fonds de 36 milliards de dinars avec un taux d’intérêt de 5,2% pour Maghreb leasing Algeria (MLA). Le premier responsable de la Cosob a évoqué d’ailleurs un engouement pour le marché obligataire. «Nous avons observé un intérêt significatif de la part de nombreuses entreprises pour ce type de financement.
Récemment, nous avons été approchés par plusieurs représentants d’entreprises cherchant des informations supplémentaires sur les modalités d’émission, en particulier celles qui ont besoin de financement et qui ne répondent pas aux critères requis pour obtenir un crédit bancaire», affirme le même responsable, indiquant que des mesures d’incitations fiscales pourraient être envisagées en faveur des investisseurs institutionnels sur le marché obligataire.
Bouzenada souligne également qu’un plafonnement de crédits est prévu au profit des entreprises afin de les inciter à souscrire davantage au marché obligataire.