Des dizaines d’étudiantes de la résidence universitaire Aïn El Bey N°10 pour filles, située à Ali Mendjeli, commune d’El Khroub, dans la wilaya de Constantine, ont été victimes d’une intoxication alimentaire collective signalée mardi 27 février. Ayant contacté El Watan, mercredi 28 février, des étudiantes ont affirmé que tout a commencé dans la nuit du lundi 26 février, après avoir consommé un hamburger et un plat «tajine El jeben» (au fromage).
Selon les témoignages des étudiantes, les premiers symptômes de l’intoxication, dont des vomissements, diarrhée, grosse fatigue et douleurs abdominales, ont commencé à apparaître mardi matin chez quelques résidentes dont la plupart sont des étudiantes à l’École supérieure de finances et de comptabilité (ESFC), à l’École polytechnique et l’École de biotechnologie.
Nos interlocutrices affirment que le même repas a été servi mardi, faisant un total de 200 victimes. Par contre, selon les témoignages recueillis par El Watan, les étudiantes qui ont préféré manger au foyer de la résidence n’ont pas été atteintes. La nouvelle de cet incident s’est vite propagée, provoquant une grande inquiétude parmi les étudiants et leurs familles. «Les malades ont été évacuées vers la clinique de l’université.
Seulement certaines ont été évacuées vers le CHU de Constantine, mais dans des véhicules de particuliers. Probablement, il n’y avait pas d’ambulances», a martelé une étudiante, soulignant qu’une colère grandissante s’est répandue au sein de la communauté estudiantine, particulièrement après les rumeurs affirmant que les agents de sécurité auraient nié l’existence d’intoxication et n’auraient pas saisi les services de la Protection civile. Une étudiante a déclaré à El Watan que des parents, ayant appris ce qui s’est passé, sont venus récupérer leurs filles. «Les autres sont restées à la résidence où leurs amies et collègues s’occupaient d’elles», a-t-elle ajouté.
En nous rendant sur les lieux, jeudi dernier, nous n’avons pas pu avoir une réponse officielle de la part de l’administration, ni de la résidence, ni de la direction des œuvres universitaires de Aïn El Bey. Nous avons appris que les responsables concernés auraient été sommés par la tutelle de ne pas faire de déclarations à la presse, tant que les résultats des analyses du laboratoire n’avaient pas été encore rendus.
«Le nombre des victimes ne dépasse pas les 10% du total des résidentes estimé à environ 1500 étudiantes. Tout a commencé avec une vingtaine de cas, qui présentaient réellement les symptômes d’une intoxication, le reste a été pris de panique. La preuve est qu’aucune étudiante n’a passé la nuit à l’hôpital», a déclaré une source de la résidence, affirmant qu’il existe 4 ambulances mobilisées avec les médecins de toutes les résidences situées dans le périmètre du pôle universitaire.
Le nombre des victimes, selon la même source, avoisine les 50 étudiantes. Par ailleurs, nous avons appris que des échantillons des plats servis ont été envoyés à un laboratoire spécialisé et une enquête interne a été diligentée dans ce sens. Les résultats devraient être rendus, dans l’après-midi du jeudi 29 février ou au cours de cette semaine. Madame le wali déléguée de la circonscription administrative d’Ali Mendjeli se serait même déplacée à l’hôpital pour s’assurer de la prise en charge des étudiantes transférées.
Beaucoup d’interrogations, tant l’administration ne s’est pas prononcée officiellement sur les circonstances de l’incident ni le nombre exact des cas. Les étudiantes estiment qu’on veut étouffer cette affaire à tout prix.