Le coût du projet d’interconnexion du réseau électrique du sud du pays avec le réseau national est estimé à 200 milliards de dinars, et sera réalisé en monnaie locale via des entreprises publiques et privées algériennes, a indiqué hier à Alger le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab.
Lors d’un point de presse tenu en marge de la 28e édition de la Journée de l’énergie, organisée à l’occasion de la célébration de la Journée du savoir, M. Arkab a fait savoir qu’«il a été procédé aux premiers travaux de réalisation de ce grand projet visant à raccorder le réseau électrique du Nord à celui du sud du pays, à travers un maillage intégrant tous les types d’énergies au bouquet énergétique national, conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune». Ce budget prévisionnel, souligne le ministre, sera entièrement en monnaie locale car l’ensemble des équipements nécessaires à la réalisation de ce réseau, tels que les postes électriques, les pilonnes, les câbles électriques et les accessoires, sont fabriqués en Algérie. De plus, l’ensemble de la réalisation est confiée à des entreprises algériennes publiques et privées spécialisées, a-t-il ajouté.
Selon M. Arkab, ce projet jouit de plusieurs atouts, dont un réseau national électrique «développé» avec des tensions différentes de transport et de distribution, ainsi que l’existence de 33 centrales destinées à alimenter les wilayas du Grand Sud. Ce projet doit également accompagner le projet de mobilité vers le Sud, notamment ferroviaire, selon M. Arkab. Le raccordement vise aussi, a-t-il dit, à «ouvrir d’autres horizons» en assurant l’interconnexion des pays du Sahel.
Interrogé sur la loi sur l’électricité, le ministre a fait savoir qu’elle était en cours d’examen, précisant qu’il ne s’agissait pas d’une refonte mais d’une adaptation de la loi, prenant en compte l’intégration du renouvelable et la locomotion électrique.
Par ailleurs, dans le cadre du développement de l’hydrogène en tant que source d’énergie durable, le ministre a fait savoir que des projets expérimentaux sont en cours de mise en œuvre dans le but de maîtriser la chaîne de valeur productive d’hydrogène. Parmi ces projets, M. Arkab a cité celui semi-industriel en cours à Arzew, au niveau de la wilaya d’Oran, avec une capacité de 50 MW. L’hydrogène produit à partir de ce projet doit être transformé en ammoniac et en méthanol au niveau des unités de production, selon le ministre. «Il s’agit à travers ce projet de hisser la qualification de nos cadres dans ces technologies. Par la suite, il s’agira de multiplier les projets liés à l’hydrogène vert», a-t-il expliqué, précisant que l’Algérie est engagée dans une «grande opération» avec des pays européens pour transporter l’hydrogène vert à partir de l’Algérie vers ces pays à travers un corridor regroupant l’Algérie, l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la Tunisie.