Les fortes pluies qui se sont abattues, dans la nuit de samedi à dimanche, sur la région de Tébessa dépassaient les 20 mm, selon un communiqué émis par la Protection civile.
Ces averses suivies d’une tempête de grêle ont causé d’importants dégâts matériels et la fermeture de plusieurs axes routiers au trafic, a-t-on appris sur place. Les tuiles des toitures d’une dizaine d’habitations précaires ont été endommagées, des affaissements, des arbres arrachés et d’autres dégâts considérables. Tous les axes routiers ont été envahis de boue, de branches d’arbres et d’ordures ménagères charriées par les eaux débordant des caniveaux.
Les avaloirs des eaux pluviales raccordés à ceux des eaux usées ont débordé. Les rues ont complètement été submergées par les eaux envahissant plusieurs maisons, notamment dans les quartiers de Merdja et la route de Annaba. Plusieurs familles, notamment celles habitant le bidonville, ont passé la nuit les pieds dans l’eau. «Ma famille a passé la nuit les pieds dans l’eau après la destruction d’une partie du toit de ma maison», a déclaré un citoyen du quartier la Remonte.
Des automobilistes conscients du danger ont été contraints de s’arrêter sur l’axe routier menant vers la wilaya de Souk Ahras, pendant plus de deux heures, avant de reprendre la route. Hier, d’énormes flaques d’eau ont pris forme au niveau de plusieurs axes routiers, surtout à l’entrée de la ville de Tébessa, à cause d’avaloires bouchées, provoquant ainsi plusieurs embouteillages sporadiques. A Boulhaf Dyr, une commune distante de 5 km du chef-lieu, où la cité AADL a été complètement submergée par les eaux, mettant à nu les travaux bâclés dans l’aménagement extérieur de la cité, dont les logements ont été attribués il y a à peine une année.
Plus au sud de la wilaya, à Dhokra, relevant de la commune de Safsaf, les fortes averses suivies d’une tempête de grêle ont causé des dégâts conséquents dans les vergers et dans certaines exploitations agricoles.Les averses et des chutes importantes de grêle, enregistrées samedi, ont également causé des inondations importantes au niveau de quelques points noirs de la ville de Souk Ahras, nécessitant l’intervention des éléments de la Protection civile, notamment le long de la rue Ouarti Abderrahmane et l’ancien pont de la gare ferroviaire.
Carences dans la gestion des déchets à Souk Ahras
Cet axe routier a été particulièrement bloqué par le flux impressionnant de la crue qui charriait détritus, cartons, résidus et des objets hétéroclites des dizaines de stands informels improvisés par les commerçants illicites qui ont pris possession de la voie publique depuis de longues années.
Des automobilistes pris de vitesse par les inondations ont dû traverser, au péril de leur vie, cette partie de la cité, livrée sans regret à des squatteurs autoproclamés maîtres des lieux. D’autres véhicules ont été carrément bloqués par les eaux pendant un bon moment. A noter que les services de l’ONA (Office national d’assainissement), qui avait fait preuve, jusque-là, de prévoyance, a eu du mal à assurer un suivi permanent des avaloirs de ces deux points, où les déchets déversés à l’intérieur même des avaloirs dépassent l’entendement.
«Ce sont des quantités énormes de déchets abandonnés quotidiennement le long de cette rue à forte affluence qui en sont la cause. Au lieu d’organiser un ramassage régulier des objets durs, tout le monde ici limite son rôle au minimum, c’est-à-dire emballer sa marchandise à partir de 17h et laisser le reste au passage des camions à benne. Lesquels camions sont à contrôler en pareille saison», a déclaré un habitant du quartier, témoin du manquement de certains.
Du coup, c’est une eau stagnante de plus d’un mètre de hauteur qui a mis à rudes épreuves les commerçants, les piétons et les automobilistes. D’autres points noirs au niveau de la RN16, à savoir la cité Skanska, ont révélé les carences d’un bitumage approximatif et d’un suivi aléatoire des canalisations d’eau.
En plein centre-ville, notamment la place de l’Indépendance, un carrelage flottant, un trottoir glissant et de qualité douteuse condamnent sans appel les auteurs de l’arnaque urbanistique. Dans un communiqué rendu public par la direction de la Protection civile, cette dernière a effectué plusieurs interventions dans de nombreux endroits et points noirs de la ville sans déplorer de pertes humaines ou d’importants dégâts matériels.
Lakehal Samir et A. Djafri