L’insuline est fabriquée en full process, pour la première fois en Algérie , par l’unité de production Biothéra, filiale du groupe Biocare Biotech.
Après la production locale des anticoagulants qui ont été d’un grand apport lors des différentes vagues de la pandémie Covid-19 et les anticancéreux, l’Algérie relève le défi de l’insuline. Une première usine de fabrication d’insuline vient d’être inaugurée par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, le Dr Lotfi Benbahmed, dans le cadre d’une visite de travail et d’inspection dans la wilaya d’Alger à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, 5 juillet 1962 – 5 juillet 2022.
Il s’agit de l’unité de production Biothéra, filiale du groupe Biocare Biotech. «Fruit d’un investissement à 100% algérien, cette production de l’insuline Glargine baptisée Glarus ‘‘équivalent lantus’’ en full process va permettre une substitution directe à l’importation de l’ordre de 120 millions d’euros par an», fait savoir le ministère de l’Industrie pharmaceutique dans un communiqué rendu public à l’issue de cette visite.
Avec une capacité de production de plus 10 millions de boîtes de 5 stylos jetables, cette unité fabrique 50 millions d’unités de vente, «soit le double de la consommation annuelle algérienne pour ce type d’insuline, pouvant ainsi s’orienter vers l’exportation», ajoute la même source.
Et de préciser : «Le plan de charge de l’unité de fabrication lui permettra de produire, d’ici la fin 2023, toutes les insulines utilisées en Algérie pour un marché estimé à 400 millions d’euros.»
Le lancement de la production de l’insuline en Algérie, poursuit le communiqué, marque une nouvelle ère dans l’histoire de l’industrie pharmaceutique nationale qui a pu «relever le défi et faire de l’année 2022 l’année de la production des anticancéreux et de l’insuline conformément aux engagements du ministre de l’Industrie pharmaceutique et en application du programme du président de la République, visant à promouvoir et soutenir la production nationale et à asseoir la souveraineté sanitaire de l’Algérie», a déclaré sur place lors de l’inauguration le Dr Lotfi Benbahmed. Par ailleurs, une autre unité de fabrication d’anticancéreux «Profam» filiale du groupe Biopharm, spécialisée dans le développement et la production en full process de médicaments anticancéreux, sous forme sèche, a été également visitée et inaugurée.
«Dotée d’un laboratoire de contrôle-qualité pour les analyses physico-chimiques et microbiologique, cette unité dispose d’une capacité de production de 10 millions de comprimés/an pour une gamme comptant 3 produits fabriqués actuellement et 9 en cours de développement», souligne le communiqué, avant de signaler que l’entrée en production de Profam porte à six le nombre d’unités de fabrication d’anticancéreux en Algérie : 3 au centre, 2 à l’Est et une à l’ouest du pays, «ce qui permettra de satisfaire les besoins du marché et assurer une disponibilité et une accessibilité continues de ces produits d’oncologie qui connaissaient une rupture au niveau des hôpitaux en raison notamment de la pandémie Covid-19».
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique a également visité le Centre de recherche et développement du groupe Biopharm qui ambitionne, pour l’année 2022, de développer plus de 40 nouveaux produits, dont 80% issus d’un développement interne, créant ainsi de la valeur ajoutée par l’augmentation du taux d’intégration des produits pharmaceutiques fabriqués localement.
Le ministère de l’Industrie pharmaceutique rappelle que pour renforcer la recherche et le développement au sein du groupe Biopharm, cinq conventions ont été signées avec l’Ecole nationale polytechnique (Enp), l’université Saad Dahlab de Blida, l’USTHB, l’Ecole supérieure des science et technologie (Esst) ainsi que la nouvelle faculté de pharmacie.