Le japonais Nintendo a revu mardi ses prévisions à la baisse pour son exercice 2022/23, à la lueur de ventes moins bonnes que prévu de sa console Switch sur les trois premiers trimestres et de taux de change moins avantageux qu’escompté.
Entre avril et décembre dernier, le géant du jeu vidéo a vu ses ventes de Switch chuter en volume de 21% sur un an, un recul attribué «principalement à une pénurie de semi-conducteurs et d’autres composants qui ont affecté la production jusqu’à la fin de l’été», selon un communiqué. Nintendo a en conséquence de nouveau réduit ses ambitions concernant la Switch, n’espérant plus en écouler que 18 millions d’unités sur l’ensemble de son exercice qui s’achèvera fin mars, contre 19 millions précédemment. Ses ventes de jeux ont elles aussi décliné (-4%) sur les trois premiers trimestres, malgré les bonnes performances de titres comme les Pokémon Ecarlate et Violet, sortis mi-novembre, qui ont connu un démarrage éclair avec 10 millions d’exemplaires écoulés dans le monde les trois premiers jours, effaçant un record établi par Splatoon 3 deux mois plus tôt. Sur les neuf premiers mois de son exercice, la firme de Kyoto (ouest du Japon) a vu son bénéfice net baisser de 5,7% sur un an à 346,2 milliards de yens (2,4 milliards d’euros) et ses ventes régresser de 1,9% à 1.295,1 milliards de yens.
Nintendo dit vouloir s’appuyer pour soutenir son chiffre d’affaires sur des lancements de jeux comme «Fire Emblem Engage» en janvier ou «Bayonetta Origins», annoncé pour mars. Beaucoup d’analystes se demandent cependant à quel point ces sorties - plus de celle du prochain «Zelda» prévu pour mai - pourront continuer à soutenir les ventes de la Switch, qui rentrera le mois prochain dans sa septième année d’exploitation. «Nous pensons qu’il reste peu de marge de croissance à la dernière génération de consoles», a ainsi commenté le stratégiste Amir Anvarzadeh dans une note d’Asymmetric Advisors, ajoutant que «la Switch a besoin en urgence d’une mise à niveau, au moins de son processeur graphique.»