Avec l’inquiétant dérèglement climatique, le risque d’inondations gagne en intensité en Algérie comme partout à travers la planète.
Les experts algériens sont unanimes à alerter sur le fait que nos villes doivent absolument repenser leur urbanisme autour du concept de prévention pour contribuer à limiter les dommages et surtout à épargner des vies humaines. La prévention coûte moins cher que les réparations et indemnisations.
La vision moderne de lutte contre les inondations repose sur plusieurs piliers. Les experts recommandent d’agir en amont dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire, basée sur une gestion durable permettant d'augmenter la capacité d'écoulement des eaux et de mieux protéger nos villes devenues des zones facilement inondables. L’adaptation de l’urbanisme aux dérèglements climatiques est une étape essentielle dans les processus de planification et d’autorisation de construire.
Cet ancrage est réclamé instamment par les spécialistes en urbanisme, qui plaident pour une approche basée sur une gestion durable et anticipée des eaux pluviales. Nos villes doivent adopter ce concept pour prévenir les inondations. L’idée phare est que tous les projets d’urbanisme doivent tenir compte du risque des inondations. Les zones exposées où il est interdit de construire doivent être délimitées et classées.
Une fois le socle de ce grand principe établi et respecté, les normes universelles de construction dictent les mesures à adopter contre les crues dévastatrices.
Pour réduire la vulnérabilité de nos villes, des solutions techniques existent, qu’il s’agisse de concevoir des constructions neuves ou de protéger une agglomération en installant une série de dispositifs adaptés. Pour les projets d’urbanisme, des mesures structurelles sont privilégiées par les architectes et les aménagistes.
Le rôle des communes est essentiel. En tant qu’entités censées être compétentes pour l’exécution de l’évacuation des eaux urbaines et de l’aménagement des cours d’eau, elles doivent inclure la bonne gestion des eaux pluviales et la prévention intégrale des dangers dans leurs instruments de planification.
La législation doit intégrer un ancrage juridiquement suffisamment contraignant pour les propriétaires fonciers en intégrant des mécanismes efficaces, tels que des taxes conformes au principe de causalité pour l’évacuation des eaux pluviales via les canalisations publiques.
Un dernier point concerne les assurances contre les inondations et plus généralement les calamités naturelles. Pour économiser l’argent de l’Etat, qui se retrouve de fait contraint de mobiliser de lourds moyens financiers pour apporter aide et assistance aux populations, certains professionnels lucides activant dans les assurances plaident pour la mise en place d’une formule regroupant à la fois l’assureur et l’assuré, mais aussi l’Etat, de telle sorte à encourager à la fois les particuliers et les sociétés à s’assurer.
L’Etat pourra ainsi se contenter de ne subventionner qu’une partie de la prime d’assurance. De la sorte, cette formule constituera une incitation et une obligation pour les propriétaires des biens pour souscrire aux nécessaires contrats d’assurance.