Inondations en Libye : L’ONU craint une propagation de maladies

19/09/2023 mis à jour: 09:28
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D’importantes aides et des équipes de secours ont ainsi été envoyées depuis Tripoli vers les zones sinistrées - Photo : D. R.

«Les autorités locales, les agences d’aide et l’équipe de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) sont toutes préoccupées par le risque de propagation de maladies, notamment par l’eau contaminée et le manque d’hygiène», selon l’ONU.

L’ONU a annoncé, hier, que ses agences s’efforçaient de prévenir la propagation de maladies dans la ville libyenne de Derna, sinistrée par des inondations où des secouristes cherchent toujours les corps de milliers de disparus présumés morts, rapporte l’AFP.

Dans cette ville de 100 000 habitants bordant la Méditerranée dans l’est du pays, les inondations provoquées le 10 septembre par la rupture de deux barrages sous la pression des pluies torrentielles déversées par la tempête Daniel ont fait près de 3300 morts, selon le dernier bilan officiel provisoire, et laissé un paysage de désolation rappelant un champ de bataille. Des organisations humanitaires internationales et des responsables libyens ont averti, néanmoins, que le bilan final pourrait être beaucoup plus lourd, en raison du très grand nombre de disparus évalué à des milliers et que des secouristes libyens et étrangers recherchaient toujours hier.

La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a expliqué, dans un communiqué, que des équipes de neuf agences onusiennes étaient présentes sur le terrain à Derna et d’autres villes de l’Est libyen, pour fournir de l’aide et du soutien aux personnes touchées par la tempête Daniel. «Les autorités locales, les agences d’aide et l’équipe de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) sont toutes préoccupées par le risque de propagation de maladies, notamment par l’eau contaminée et le manque d’hygiène», selon l’ONU.  «L’équipe de l’OMS continue de travailler pour prévenir la propagation de maladies et éviter une deuxième crise dévastatrice dans la région», a ajouté le communiqué.

Des secouristes envoyés par les Emirats arabes unis se sont réunis dimanche matin sur le port de Derna avec leurs homologues libyens pour coordonner les efforts de repêchage de corps en mer. D’autres équipes de plongeurs envoyées par la Russie et la Turquie s’activent dans le même secteur. Dimanche, cinq membres d’une équipe de secours grecque ont été tués dans un accident de la route, peu après leur arrivée dans l’Est de la Libye, pour participer aux opérations de sauvetage, selon un nouveau bilan des autorités grecques publié hier.

Trois membres d’une famille libyenne à bord de la voiture entrée en collision avec le véhicule de l’équipe grecque ont également été tués et deux autres grièvement blessés, selon le ministre libyen de la Santé dans l’Est, Othman Abdeljalil. Selon les médias libyens, six volontaires originaires de Benghazi, la grande ville de l’Est libyen, ont également péri dimanche dans un accident de la route en rentrant de Derna, après y avoir distribué des aides.

L’apocalypse

La tempête Daniel a entraîné la rupture de deux barrages en amont et provoqué une crue de l’ampleur d’un tsunami le long de l’oued qui traverse la cité. Elle a tout emporté sur son passage. Quotidiennement, des dizaines de corps sont extraits des décombres de quartiers dévastés par les inondations ou rejetés par la mer et enterrés dans un paysage apocalyptique. D’après des habitants, la plupart des victimes ont été ensevelies sous la boue ou emportées vers la Méditerranée.

L’organisation des secours est rendue compliquée par le chaos politique qui règne dans le pays depuis la mort lors d’une révolte populaire du dictateur Mouammar El Gueddafi en 2011: deux gouvernements, l’un à Tripoli (ouest), reconnu par l’ONU, et l’autre dans l’Est, se disputent le pouvoir. Devant l’ampleur de la catastrophe, les camps rivaux semblent avoir mis leurs querelles en veilleuse. D’importantes aides et des équipes de secours ont ainsi été envoyées depuis Tripoli vers les zones sinistrées.

Le gouvernement de Tripoli a aussi annoncé, hier, le lancement de travaux pour la construction d’un «pont temporaire» sur l’oued qui traverse Derna, les deux rives de la ville étant coupées depuis que les flots ont emporté les quatre structures qui les reliaient. Les flots ont submergé une surface de 6 km2 densément peuplée à Derna, endommageant 1500 bâtiments dont 891, y compris  des immeubles de plusieurs étages, ont été «rasés de la carte», selon des estimations préliminaires du gouvernement de Tripoli basées sur des images satellitaires, avant et après le drame.

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