Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a affirmé, jeudi à Alger, que les services de son ministère ont imposé, à travers le cahier des charges, la nécessité de garantir un stock stratégique suffisant pour couvrir la demande sur une durée de 6 mois en ce qui concerne la matière première pour les fabricants et les médicaments pour les distributeurs, soulignant que la pénurie de médicaments enregistrée sur le marché mondiale est un phénomène qui a touché tous les pays, y compris producteurs. Lors d’une séance plénière de l’APN consacrée aux questions orales et présidée par Lansari Ghali, vice-président de l’APN, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar, et de membres du gouvernement, le ministre a souligné que son département a accordé en début 2022 des autorisations d’importation de certains types de médicaments nécessaires en rupture sur le marché et veille actuellement à assurer un suivi hebdomadaire de l’évolution du marché concernant les médicaments indisponibles dans les pharmacies ou fortement demandés.
M. Aoun a affirmé que jusqu’au 26 janvier dernier «on a recensé à l’échelle nationale l’indisponibilité de neuf médicaments dans les pharmacies et une forte demande sur près de 10 autres types». «La fin 2021 a enregistré une pénurie de près de 400 médicaments», a relevé M. Aoun dans sa réponse à une question du député Abdeslam Bachagha (MSP), ajoutant que «la fin 2022 n’a pas connu de pénurie». «La tutelle avait exigé dans son cahier des charges l’impératif d’assurer un stock stratégique suffisant en termes de matière première pour les industriels et de médicaments pour les distributeurs en vue de couvrir la demande pendant six mois», a expliqué M. Aoun, soulignant que «la pénurie a touché tous les pays du monde, y compris les fabricants». «Depuis sa création, le ministère a veillé sur la régulation de la distribution des médicaments qui a connu des perturbations en raison des pratiques exercées par certains distributeurs qui recourent au monopole, le stockage et la vente concomitante», a-t-il rappelé. Pour ce faire, le ministère avait mené en 2022 une étude sur la pénurie des médicaments au marché et s’est employé à «lutter contre le monopole et le stockage pratiqués par certains distributeurs». La tutelle a lancé des campagnes d’inspection dirigées par des brigades mixtes (ministères de l’Industrie pharmaceutique et du Commerce) qui se sont soldées par la fermeture de dix établissements de distribution n’ayant pas respecté la déontologie professionnelle. En réponse à la question du député Hamza Hydra (Mouvement El Bina) sur les mesures que le ministère compte prendre pour réduire la facture d’importation de l’insuline et des médicaments de traitement du cancer ainsi que les raisons du retard de leur production locale, le ministre a rappelé l’entrée en service récemment de l’unité de production des stylos à insuline relevant d’un groupe étranger, avec une capacité annuelle allant jusqu’à 50 millions de stylos, en attendant l’entrée en service de deux unités de Saidal et de Biocare pour la production d’insuline.
A ce propos, le ministre a indiqué que l’unité de Saidal à Constantine «entamera la production à partir de mars prochain», avec la fabrication de près de 1,5 million de bouteilles d’insuline par an destinées exclusivement aux hôpitaux, ce qui permettra à l’Algérie en 2023 et grâce à la production de ces trois unités «de couvrir 50% des besoins nationaux en insuline». A une question du député Massinissa Ouari (Indépendants) sur le retard de l’opération d’octroi de licences d’importation des médicaments et des matières premières pour les fabricants, le ministre a affirmé qu’«il n’y a aucun retard dans cette opération, notamment les matières premières pour les fabricants», soulignant que «l’opération de traitement des demandes se fait systématiquement et il n’y a aucun dossier en suspens au niveau des services du ministères».