L’Indonésie a vu son produit intérieur brut (PIB) croître de 5,31% en 2022, le taux d’expansion le plus fort depuis neuf ans, profitant de l’envol des prix des matières premières et de la levée des restrictions liées au Covid-19, selon les statistiques officielles publiées lundi. «Les chiffres montrent que l’économie indonésienne a montré une solide croissance en 2022», a souligné le chef de l’agence des statistiques Margo Yuwono auprès des journalistes. L’activité de la plus grande économie d’Asie du Sud-Est a cependant ralenti à la fin de l’année, avec une croissance de 5,01% sur un an sur la période octobre-décembre, après +5,72% au troisième trimestre. L’Indonésie a été très affectée par la pandémie de Covid-19 qui a plongé son économie, dépendante des exportations et du tourisme dans une moindre mesure, en récession en 2020 avec une chute du PIB de 2,07%. Mais l’archipel d’Asie du Sud-Est a rebondi en 2021 avec un PIB en hausse de 3,69%, et connu l’an passé sa plus forte croissance depuis 2013, en ligne avec les prévisions. La hausse du PIB indonésien a été stimulée par les prix élevés des matières premières sur les marchés internationaux et la levée des restrictions aux déplacements dans le pays, a expliqué M. Yuwono. L’excédent commercial a atteint le record historique de 54,5 milliards de dollars l’an dernier, en hausse de 54% par rapport à 2021. «Cet excédent a été surtout fourni par les principales exportations de matières premières», a indiqué le responsable de l’agence des statistiques, citant le charbon, le fer, l’acier et l’huile de palme. L’économie indonésienne a aussi bénéficié de la levée des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, notamment l’abandon en mars des quarantaines obligatoires pour l’entrée dans le pays, qui a stimulé le tourisme. L’archipel a accueilli plus de 740 000 visiteurs au premier semestre 2022, soit une hausse de plus de 900% sur un an. Cette année, ce pays de plus de 270 millions d’habitants devrait voir sa croissance ralentir quelque peu, selon les économistes. «Une poursuite du ralentissement est probable face à une demande mondiale faible, une inflation forte et des taux d’intérêt élevés qui pèsent sur l’activité», a relevé Gareth Leather, économiste senior du cabinet Capital Economics. La Banque mondiale prévoit une croissance du PIB de 4,8% pour 2023, selon ses chiffres publiés en décembre.