Espagne : Les sécheresses impactent la solvabilité des prêteurs
Les sécheresses et les canicules sévères en Espagne pourraient avoir un impact persistant sur la solvabilité des prêteurs nationaux en ralentissant l’économie et en conduisant à davantage de pertes sur les prêts, selon le gouverneur de la Banque d’Espagne, Pablo Hernandez de Cos repris hier par les agences. L’Espagne a enregistré le mois de janvier le plus chaud depuis le début des relevés en 1961 et l’année dernière a été la deuxième année la plus chaude du pays, tandis qu’une étude récente a montré que certaines parties de la péninsule ibérique souffraient de la période la plus sèche depuis 1 200 ans. M. de Cos a déclaré que la matérialisation de ces risques entraînerait une réduction de 0,2 point de pourcentage du ratio de fonds propres de base de catégorie 1 des banques espagnoles et persisterait sur un horizon de trois ans. «La consommation de capital des banques dans ce scénario défavorable s’explique principalement par des pertes de valeur plus élevées et une génération de revenus nets plus faibles, en ligne avec la baisse de l’activité économique». M. de Cos a indiqué que les banques réagiraient probablement en réduisant leurs portefeuilles de prêts, ce qui atténuerait l’effet sur la solvabilité, mais exacerberait l’impact économique. «En tout état de cause, si les sécheresses et les vagues de chaleur devenaient récurrentes, leur impact négatif sur la solvabilité et la rentabilité du secteur bancaire serait plus important que les effets à court terme identifiés dans cette analyse», a-t-il déclaré.
Royaume-Uni : Entrée en récession au 2e semestre 2023
Le Royaume-Uni est entré en récession au deuxième semestre de l’an dernier, les taux d’intérêt élevés et l’inflation ayant mis sous pression les finances des ménages et des entreprises. Le produit intérieur brut (PIB) britannique a reculé de 0,3% au quatrième trimestre de l’an dernier, après avoir baissé de 0,1% au troisième, d’après les chiffres publiés par l’Office britannique des statistiques le 15 février dernier. Deux trimestres de contraction économique d’affilée sont généralement considérés par les économistes comme la définition d’une récession dite «technique». Sur l’année 2023 entière, le Royaume-Uni affiche cependant encore une légère croissance de 0,1% sur un an, après une croissance de 4,3% en 2022, précise l’ONS. C’est la plus mauvaise performance «depuis la crise financière de 2009, excepté 2020», quand l’économie britannique avait été paralysée pendant des mois à cause de la pandémie de la Covid-19. «L’inflation est le plus gros obstacle à la croissance, c’est pour cela que la diviser en deux a été notre priorité» a commenté le ministre des Finances, Jeremy Hunt. L’inflation au Royaume-Uni se situe à 4%, encore le double de l’objectif de la Banque d’Angleterre, mais fortement diminuée, comparé à son pic de 11% atteint en octobre 2022. «Avec des taux d’intérêt élevés - actuellement à 5,25% - pour que la Banque d’Angleterre puisse faire reculer l’inflation, une croissance faible n’est pas une surprise», poursuit M. Hunt. «Mais il y a des signes que l’économie britannique a passé un cap et les prévisionnistes anticipent de la croissance pour les prochaines années», assure-t-il
Puissance économique l’Allemagne détrône le Japon en 2023
Le Japon a perdu en 2023 son titre symbolique de troisième puissance économique mondiale au profit de l’Allemagne, sous l’effet notamment de la chute du yen, selon des données préliminaires du produit intérieur brut (PIB) nippon publiées ce 15 février. Le PIB nominal du Japon en 2023 s’est élevé à quelque 4200 milliards de dollars, contre environ 4.500 milliards de dollars pour l’Allemagne, dont le PIB nominal a été dopé par l’inflation, restée forte l’an dernier dans le pays.
Mais en termes réels, c’est-à-dire sans le biais de l’inflation, le PIB nippon a accéléré l’an dernier (+1,9%, contre 1% en 2022), alors que l’économie allemande s’est elle contractée de 0,3% selon des données officielles publiées en janvier. Puissance exportatrice, l’Allemagne souffre de la faible demande extérieure, des coûts de l’énergie pour son important secteur manufacturier et des taux d’intérêts relevés par la Banque centrale européenne (BCE) dans le but de vaincre l’inflation.
La dégradation de la conjoncture en Allemagne fait que son nouveau titre de troisième puissance économique mondiale, qui lui était promis depuis octobre dernier par les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), est perçu comme un trompe-l’œil outre-Rhin. D’autant que l’Inde pourrait dépasser à la fois le Japon et l’Allemagne d’ici quelques années.