Lors d’un colloque, organisé mercredi à Alger, sur les «enjeux des processus électoraux», à l’initiative de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), l’accent a été mis sur l’exigence de transparence et de moralisation de la vie politique.
La participation à cette rencontre de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption a permis de débattre de la question du financement des campagnes électorales et la menace de l’«argent sale» sur les processus de renouvellement des instances élues et, conséquemment, les retombées désastreuses sur la gestion des affaires publiques. Le fléau de la corruption a été le second traumatisme vécu dans le pays après le terrorisme des années 1990, et la conscience nationale en est véritablement et lourdement impactée. Pourtant, il est possible de résorber le second après avoir dépassé le premier.
De nouvelles problématiques sont en réalité en train de se poser et certaines ne manquent pas d’altérer l’esprit des élections. Des participants à ce colloque ont préconisé la mise en place d’un «indice de transparence» à même de garantir la régularité des élections ainsi que l’adoption de la numérisation pour «éliminer les foyers de corruption». Nécessaire et sans doute efficace, ce dispositif à multiples aspects ne peut pas constituer la condition exclusive pour assurer le succès des processus électoraux.
L’échec de ces derniers s’est traduit ces derniers jours, comme l’opinion publique a pu le constater, par un nouvel épisode d’installation d’administrateurs dans plusieurs communes du centre du pays. Pour arriver à cet ultime recours, celui de suspendre les résultats d’une consultation électorale, il a fallu que les élus affichent toute leur résolution à bloquer leurs propres assemblées.
Dans ce genre de situations, il y a eu indéniablement un manque d’engagement individuel ou collectif plutôt qu’un croisement de financements douteux. Il y a sans doute des aménagements à opérer dans le dispositif réglementaire pour éviter que, à l’occasion des élections, tout soit organisé pour que rien ne bouge.
Le phénomène de la «transhumance politique» renseigne, à titre d’exemple, sur le niveau critique en matière d’engagement et de conviction chez les prétendants à un mandat électif. Les candidats issus de la société civile, précisément les «primo postulants», promettent souvent de l’innovation et de l’initiative, tandis que les adeptes du carriérisme électoral se départissent rarement du syndrome de l’inaction.
Le législateur avait fait preuve de largesse démocratique en préconisant, en cas de graves dysfonctionnements dans une assemblée locale, la dissolution de celle-ci sur une décision présidentielle et l’organisation d’une élection anticipée. Ces dispositions sont peu ou pas mises en application, et le commun des citoyens réalise que les errements locaux ne peuvent pas s’insinuer dans l’agenda officiel à l’heure des bouleversements mondiaux aigus.
C’est donc le wali qui signe un arrêté remerciant les élus et nommant un administrateur doté de toutes les prérogatives. Pour une nouvelle perspective démocratique et une autre chance de relance dans leur cité, les administrés attendront la prochaine échéance électorale. La finalité d’une élection coïncidera avec les intérêts de la collectivité quand tout acte de blocage dans une assemblée équivaudra à une démission.