Incidence et décès par le cancer en Algérie : Des oncologues tirent la sonnette d’alarme

15/10/2024 mis à jour: 12:03
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Le cancer est l’une des principales causes de mortalité en Algérie. «En 2022, il a été enregistré 64 713 nouveaux cas, toutes localisations confondues, et 35 778 décès à cause de cette maladie», a révélé, hier, le Pr Mohamed Oukkal, chef de service oncologie au CHU de Beni Messous et  membre de la Commission nationale de prévention contre le cancer.  

S’exprimant lors d’une journée d’étude sur le cancer du sein à Boumerdès, le Pr Oukkal affirme que ces chiffres, qui sont loin d’être exhaustifs, ont été établis par l’Observatoire global du cancer (Globocan), soulignant que l’incidence de cette maladie est en nette augmentation. D’où l’importance, a-t-il insisté, de renforcer la prévention et le diagnostic précoce. «Nous devons surtout multiplier les campagnes de dépistage, ce qui est, d’ailleurs, un des axes stratégiques du plan national anti-cancer», a-t-il indiqué. 

Certes, dit-il, il y a eu des améliorations, mais le diagnostic reste tardif, ce qui réduit les chances de guérison des malades. Parmi les types de cancers les plus répandus, les oncologues citent le cancer colorectal, du poumon, de la prostate, de la vessie chez les hommes. Chez la femme, le cancer du sein bat tous les records, suivi du cancer du colon, de  la glande thyroïde et du col de l'utérus. 

Dans sa communication, le Pr Oukkal a affirmé que le cancer du sein touche plus de 14 000 femmes chaque année et en tue 4000.  «Certaines études soutiennent  qu’une femme  sur 8 a développé ou développera ce type de cancer en Algérie ou dans le monde», a-t-il souligné. 

Intervenant lors de la même journée, le Dr Zaidi a abordé les facteurs de risques du cancer du sein, citant des prédispositions génétiques, comme la contraception hormonale, l’absence d’allaitement, l’interruption des grossesses, etc. L’oncologue parle aussi de facteurs environnementaux, tels que le tabagisme, l’obésité, la mauvaise alimentation, l’alcool, la sédentarité...  

Interrogé en marge du séminaire, le Pr Chetouane, chef de service chirurgie à l’EPH de Thénia, affirme qu’il opère une moyenne de trois cas de cancer du sein par semaine au niveau de ses services. «Quand la maladie est diagnostiquée à un stade précoce, la patiente a 95% de chance de guérir et le coût de la prise en charge sera moins élevé», a-t-il expliqué, en incitant les femmes à s’auto-examiner.  «La femme doit palper ses seins régulièrement. Dès qu’elle découvre quelque chose d’anormal, elle doit consulter le médecin», conseille-t-il. 

Ces dernières années, de grands efforts ont été déployés par les pouvoirs publics pour améliorer la prise en charge des cancéreux. En sus de la multiplication de centres de radiothérapies et la création d’un fonds dédié à la prise en charge des patients, une commission nationale rattachée à la présidence de la République a été mise en place en novembre 2023 afin d’établir «des rapports diligents et périodiques sur les résultats réalisés sur le terrain et leur impact la prise en charge des cancéreux».  
 

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