Le vendredi 11 août, un nouveau bilan provisoire communiqué par la chaîne d'État CCTV indique que le terrible incendie qui a presque entièrement détruit une ville sur l'île américaine de Maui a coûté la vie à au moins 67 personnes.
Ce bilan survient alors que les habitants commencent à retourner dans les décombres calcinés laissés par l'une des pires catastrophes naturelles de l'histoire récente de l'archipel d'Hawaï. Le comté de Maui a signalé qu'il y avait «12 décès supplémentaires» à midi, portant ainsi le total à 67 victimes. Ce bilan s'avère encore plus meurtrier que le tsunami de 1960 qui avait fait 61 morts sur l'île d'Hawaï. Le gouverneur d'Hawaï, Josh Green, a averti : «Sans aucun doute, il y aura d'autres morts», lors d'une entrevue sur CNN. Le feu fulgurant a quasiment rayé de la carte la ville historique de Lahaina, ancienne capitale du royaume de Hawaï au XIXe siècle. La plupart des éléments de cette station balnéaire, tels que les maisons, les commerces et les voitures, ne sont plus que des cendres dans une ville quasi déserte.
Une enquête a été lancée sur la gestion des incendies dévastateurs qui ont causé au moins 67 décès sur l'île de Maui. L'avocate générale de l'archipel d'Hawaï a annoncé que ses services s'efforceraient de comprendre les décisions prises avant et pendant les incendies, et partageraient les résultats de cette enquête avec le public.
Les survivants ont récemment été autorisés à revenir à Lahaina et ils découvrent progressivement une zone qui semble avoir été ravagée par des bombardements. Parmi eux, Anthony La Puente a trouvé sa maison réduite en un amas de cendres encore chaudes, parmi lesquelles une timbale a étonnamment survécu. «C'est difficile de ne pas pouvoir retrouver les objets qui ont marqué notre enfance, les choses dont nous nous souvenons», après avoir vécu 16 ans dans cette maison. Les survivants de Lahaina, traumatisés par la rapidité des flammes, ont décrit comment ils ont dû fuir en un instant. «L'incendie était aussi intense que l'enfer», a relaté Ekolu Brayden Hoapili à l'AFP. Il a bien cru qu'il allait mourir et s'est senti «impuissant et sans défense». Dans la panique, il a laissé derrière lui de nombreuses personnes. «J'aurais dû faire quelque chose, aider, mais cela aurait augmenté les risques. Si je l'avais fait, je ne serais pas ici.»
L'efficacité du système d'alerte à Hawaï est maintenant remise en question. Le numéro d'urgence 911 ne fonctionnait pas dans certaines zones au moment de la catastrophe, et Maui a subi d'importantes pannes d'électricité et de réseau. Les sirènes censées retentir en cas d'incendie n'ont pas été activées, a confirmé un porte-parole de l'agence chargée de la gestion des crises à Hawaï, lors d'une interview avec CNN. Il a précisé que des alertes avaient été envoyées aux téléphones portables des habitants, ainsi qu'à la radio et à la télévision.
Les autorités fédérales vont déployer des chiens pour aider les secouristes à rechercher d'éventuels corps sous les décombres. Le président Joe Biden s'est entretenu avec le gouverneur Josh Green, a annoncé la Maison Blanche vendredi. Le président démocrate a déclaré l'état de catastrophe naturelle à Hawaï jeudi, permettant ainsi le déblocage d'aides fédérales importantes pour financer les secours, les hébergements d'urgence et les efforts de reconstruction.
Alimentées par des vents forts dus à l'ouragan Dora, actuellement dans l'océan Pacifique, les flammes ont pris les habitants par surprise : de nombreuses personnes se sont jetées à la mer pour échapper aux flammes, selon les garde-côtes.
Les incendies se sont propagés en partie en raison d'une végétation particulièrement sèche à Maui, qui a connu des précipitations en dessous de la moyenne ce printemps et des températures plus élevées que d'habitude, selon Thomas Smith, professeur de géographie environnementale à la London School of Economics and Political Science.