Un incendie s’est déclaré jeudi, aux environs de midi, au marché informel de légumes et fruits du 11 Décembre 1960, communément appelé Souk Ellil, au chef-lieu de la wilaya d’Annaba.
Selon la Protection civile, «nos services sont intervenus à 12h07 pour éteindre un incendie qui s’est déclaré à l’intérieur du marché.». Il a fallu la mobilisation de neuf camions à citerne de la protection civile pour maîtriser le feu. Le bilan fait état de plus d’une dizaine de stands de fortune ravagés par les flammes. Fort heureusement, aucune perte humaine n’est à déplorer, les dégâts étant uniquement matériels.
Les stands, faits d’armatures métalliques rudimentaires recouvertes de toiles cirées inflammables, ont constitué un terrain favorable à la propagation rapide du feu, même si le temps était pluvieux. Si l’intervention des pompiers a permis de maîtriser le sinistre à temps, cet incident met une fois de plus en lumière l’absence criante de normes de sécurité dans les espaces commerciaux collectifs de la ville.
«Faut-il rappeler qu’aucun espace commercial collectif à Annaba ne répond aux normes de sécurité requises en cas d’incendie ou de séisme ?», s’interroge, avec hargne, un expert en santé, sécurité et environnement (HSE) contacté par El Watan.
Il pointe du doigt une responsabilité collective, dénonçant une absence totale de conformité des infrastructures aux exigences minimales de sécurité, notamment en matière de sorties de secours et d’accès pour les interventions d’urgence. Une rapide inspection des principaux espaces commerciaux de la ville, tels que le marché de la friperie d’El Hattab, le bazar de Souk El Fellah ou les locaux de l’ex-EDGA et super marché, suffit à révéler leur caractère précaire.
Ces lieux, qui accueillent quotidiennement des milliers de personnes, présentent un risque latent, susceptible de tourner à la catastrophe en cas d’incident majeur. Cette situation n’est pas nouvelle. En octobre 2011, un incendie dévastateur avait ravagé 270 commerces au marché de La Plaine Ouest, détruisant une surface de 2800 m².
L’origine, un simple court-circuit, avait mis en lumière la vulnérabilité des lieux, marquée par l’absence d’issues de secours et des accès difficiles pour les pompiers. Les rapports pour demander des mesures correctives n’ont, semble-t-il, jamais été suivis d’effet.
Ce énième incident de Souk Ellil s’ajoute à une liste déjà longue de sinistres similaires, mettant en lumière une négligence persistante. A Annaba, la question n’est plus de savoir si un nouvel incident grave surviendra, mais quand ?
En l’absence de mesures urgentes pour sécuriser les espaces commerciaux, le risque d’une catastrophe est omniprésent. Les autorités locales et nationales doivent prendre conscience que chaque jour de retard dans la mise en conformité de ces lieux constitue une menace directe pour les citoyens.