Le bureau de l'AFP dans la Bande de Ghaza, territoire pilonné sans répit par l'armée israélienne, a été gravement endommagé, avant-hier, par une frappe, a constaté, hier, un collaborateur de l'AFP sur place.
L'AFP est la seule des trois grandes agences de presse internationales à disposer d'un «live vidéo» transmettant des images en direct à Ghaza-ville qui n'a pas été interrompu malgré les dégâts.
Selon le collaborateur de l'AFP qui a pu se rendre sur place, hier matin, un projectile explosif semble être entré d'est en ouest, à l'horizontale, dans le bureau du technicien situé au dernier étage de l'immeuble de 11 étages, détruisant le mur opposé à la fenêtre et causant d'importants dégâts dans les deux pièces adjacentes. Le souffle de l'explosion a endommagé les portes d'autres pièces au même niveau, et crevé des réservoirs d'eau situés sur le toit. Interrogé par l'AFP, un porte-parole de l'armée israélienne a indiqué que ses services avaient «vérifié l’information à de plusieurs reprises» et qu'il n'y avait «pas eu de frappe de l'armée israélienne sur le bâtiment» de l'AFP à Ghaza.
«L'AFP condamne avec la plus grande fermeté cette frappe sur son bureau de Ghaza City. La localisation de celui-ci est connue de tous et a été rappelée à plusieurs reprises ces derniers jours, précisément pour prévenir une telle attaque et permettre que nous puissions continuer de témoigner en images sur le terrain. Les conséquences d'un tel tir auraient été dévastatrices si l'équipe de l'AFP sur place n'avait pas évacué la ville», a déclaré le PDG de l'AFP, Fabrice Fries. Selon les images en direct de la caméra de l'AFP diffusant 24h sur 24 de Ghaza-ville, la frappe a eu lieu jeudi (Ndlr, avant-hier), quelques minutes avant midi heure locale (10h GMT).
Selon des images tournées, hier, et montrant la façade extérieure de la tour abritant le bureau de l'AFP aux deux derniers niveaux du bâtiment, dans l'ouest du quartier Rimal de Ghaza, près du port, un trou béant est visible dans la façade au niveau du bureau du technicien. Aucun des huit membres du personnel ou collaborateurs permanents de l'AFP basés normalement à Ghaza ne se trouvait sur place au moment de l'impact. Tous ont été évacués vers le sud de la Bande de Ghaza le 13 octobre, après l'ordre d'évacuation donné par l'armée israélienne aux civils vivant dans le nord de ce territoire.
En mai 2021, l'armée israélienne avait pulvérisé la tour de 13 étages abritant les locaux de la chaîne d'information qatarie Al Jazeera et de l'agence américaine Associated Press (AP). Israël avait alors qualifié le bâtiment de cible «parfaitement légitime», au vu des informations dont disposaient les services de renseignements.