Les policiers, disposant d’informations signalant le transport de drogue entre les wilayas du sud et du nord du pays, ont renforcé les contrôles au niveau des barrages routiers, conduisant à la saisie de psychotropes.
Les différents services de sécurité continuent de maintenir la pression sur les réseaux de trafic de drogue, à travers la multiplication des arrestations et des saisies de quantités de drogue. En effet, les services de la sûreté d’Alger ont saisi, en août dernier, une quantité considérable de drogue et de comprimés psychotropes et arrêté 6360 individus impliqués dans différentes affaires, a annoncé, jeudi, un bilan des mêmes services.
«Dans le cadre de la lutte contre toutes les formes de criminalité, les services opérationnels de la sûreté d’Alger ont traité, durant le mois d’août dernier, 5167 affaires relatives, entre autres, à l’atteinte aux personnes et aux biens, au trafic de drogue et de psychotropes, au port d’armes prohibées et aux crimes cybernétiques, ayant permis l’arrestation de 6360 individus qui ont été présentés devant les juridictions compétentes après achèvement des procédures légales en vigueur», a ajouté la source.
Les mêmes services ont également saisi «des quantités considérables de différents types de drogue, dont 7,206 kg de cannabis, 1,204 kg de cocaïne, 27 g d’héroïne, 34 248 comprimés psychotropes et 19 flacons de solution anesthésiante».
Dans la wilaya de Ouled Djellal, les éléments du service de sécurité publique, en coordination avec l’unité de lutte contre le trafic de stupéfiants de la sûreté de ladite wilaya, ont saisi 5517 comprimés psychotropes et arrêté un individu, selon un communiqué publié, jeudi, par la cellule de communication de ce corps constitué.
Les policiers, disposant d’informations signalant le transport de drogue entre les wilayas du sud et du nord du pays, ont renforcé les contrôles au niveau des barrages routiers, conduisant à la saisie de la quantité sus-indiquée de psychotropes détenue par un individu voyageant à bord d’un autocar, et qui a été interpellé.
Un dossier pénal a été élaboré à l’encontre du suspect qui a été déféré devant la justice pour «détention illégale de substances psychotropes à des fins de commercialisation» et «contrebande de produits pharmaceutiques».
Lutte acharnée
Dans la wilaya de Tindouf, les éléments de la Gendarmerie nationale ont déjoué une tentative de contrebande de plus de 172 000 comprimés psychotropes en provenance des frontières ouest du pays et arrêté trois individus, a indiqué, en fin de semaine dernière, un communiqué de ce corps sécuritaire.
«Agissant sur informations faisant état d’une tentative de contrebande d’une quantité considérable de psychotropes par un réseau criminel, les éléments du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de Tindouf ont mis en place un dispositif pour déjouer ce plan.
L’opération s’est soldée par la saisie de 172 500 comprimés de Pregabaline (300 mg) en provenance des frontières ouest du pays», a relevé la même source. Les éléments de la GN ont procédé, lors de cette intervention, à «l’arrestation de trois individus, dont une femme, qui seront déférés devant les juridictions compétentes après parachèvement de l’enquête».
Depuis plusieurs années, les services de sécurité, tous corps confondus, mènent une lutte accrue contre le trafic de drogue. A titre d’exemple, les unités de la Gendarmerie nationale avaient, à elles seules, saisi durant l’année 2023 plus de 10 millions de comprimés psychotropes, 29 tonnes de kif traité et 58 kg de cocaïne, selon le bilan annuel des activités des services de la GN dévoilé en avril dernier.
La Gendarmerie nationale avait également fait état du démantèlement de 124 réseaux spécialisés dans le trafic de comprimés psychotropes en 2023, alors que leur nombre était de 83 réseaux en 2022. Des réseaux de trafiquants transfrontaliers profitent de l’instabilité dans des pays de la région pour acheminer leurs cargaisons de drogue vers l’Algérie.
Premier producteur mondial de cannabis, le Maroc est une plaque tournante des trafics dans cette partie du continent. Acculés à la frontière algérienne, les réseaux de ce pays tentent de faire entrer leurs cargaisons par le sud et l’est du pays. Importés d’Inde, d’importantes quantités de psychotropes sont aussi acheminées par les barons libyens vers le territoire algérien, en utilisant d’anciens réseaux de cannabis ou de nouvelles organisations criminelles.
Le trafic, contre lequel continuent de lutter les différents services de sécurité en Algérie, provient également des pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest. Des experts évoquent des unités clandestines de fabrication de psychotropes qu’elles combinent souvent à des produits chimiques et au cannabis, les rendant extrêmement dangereux pour la santé (voir El Watan du 4 avril 2023). La hausse des quantités de drogues saisies démontre les efforts consentis dans la lutte antidrogue.
En visite de travail et d’inspection à la 5e Région militaire à Constantine début juin, le général d’armée, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), Saïd Chanegriha, avait mis en garde contre «la tendance haussière du phénomène de trafic de stupéfiants de tout genre vers notre pays». Dans une allocution qu’il a prononcée à l’occasion, il a affirmé que l’ANP «restera sur ses gardes face à tous ceux qui soutiennent le fléau de trafic de stupéfiants de tout genre, qui s’inscrit dans le cadre des vils desseins qui se trament contre l’Algérie».