Impérieux recentrage des débats

17/11/2024 mis à jour: 13:32
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Ayant occupé le devant de la scène à la faveur de l’adoption du projet de loi de finances pour l’année 2025, des membres de l’Assemblée populaire nationale ont voulu rappeler leur rôle dans le contrôle de l’action du gouvernement et les mécanismes constitutionnels garantissant cette mission. 

Une conférence a ainsi été organisée jeudi dernier en marge du Salon international du livre à Alger, autour du thème : «Le rôle législatif et de contrôle du Parlement à la lumière de la révision constitutionnelle de 2020». Lors de cette rencontre animée par des députés du FLN et du Mouvement El Bina, l’on a appris que 92 missions d’information ont été diligentées par l’APN à travers le pays au cours de ces trois dernières années. Cette indication d’importance soulève d’autres questionnements qui méritent également des réponses et un complément d’informations à l’attention du public. 

Ces missions provisoires mises en place par les commissions permanentes de l’APN, et également du Conseil de la nation, constituent l’une des prérogatives conférées au Parlement pour le suivi des politiques publiques mises en œuvre par le gouvernement. 

Reçues en effet en nombre à travers les wilayas, ces missions ont accompli un travail de terrain dans les différents secteurs de la vie nationale, en priorisant les situations qui commandent une intervention urgente des pouvoirs publics.

 La qualité de la communication et des échanges avec les opérateurs économiques et les responsables d’organismes et d’établissements publics, tranchant avec les rapports hiérarchisés, laissait entrevoir des perspectives de règlement rapide des doléances recueillies au cours de ces missions parlementaires. 

La case manquante est donc celle des bilans de ces visites, leur finalité étant d’apporter des solutions aux problèmes posés et de redynamiser les programmes de développement en faveur de la population. 

Le redéploiement avec plus d’efficience des missions d’information des députés est tributaire de l’adoption du nouveau règlement intérieur de l’APN, toujours en chantier. Le texte est «finalisé à 70%», selon un article de presse paru fin septembre, à la veille de l’ouverture de la session parlementaire en cours, et citant un député du FLN. 

Lors d’une séance consacrée à ce dossier, tenue en février, le président de l’APN avait appelé les députés à «définir avec précision les procédures concernant l’exercice du contrôle parlementaire sur l’action du gouvernement, la constitution des missions d’information provisoires…», tout en soulignant qu’il s’agit d’une halte exceptionnelle dans la promotion de l’action démocratique. 

En lieu et place d’un recentrage des débats autour de ces questions essentielles afin de «réaliser un équilibre entre les institutions constitutionnelles», les joutes parlementaires se sont fourvoyées dans des problématiques secondaires et n’ont pu aboutir à un simple consensus à propos de l’absentéisme aux séances plénières et aux travaux des commissions. C’est une présence mouvementée qui a été enregistrée en fin de semaine lors de l’adoption du projet de loi de finances, avec la même propension à s’éloigner des préoccupations des citoyens. Il y a véritablement urgence à réinvestir le terrain pour mieux s’imprégner des conditions et du niveau de vie dans le pays. 

En défendant avec cette vigueur inopportune le réaménagement des conditions d’achat et de revente des véhicules d’occasion importés, les parlementaires appuient sans le savoir les intérêts des réseaux prospérant à la lisière de la législation, à un moment où les citoyens s’inquiètent de la disponibilité des produits alimentaires de base et, parfois, pour leurs véhicules, des pièces de rechange répondant aux normes de sécurité.

Par Djaffar Tamani

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