Dans un monde en pleine ébullition, où la menace virale, en cours de reflux, est vite relayée par celle d’un conflit armé dans une région sensible de l’Europe, il y a une multitude de guerres à gagner au niveau local, tout aussi déterminantes pour l’avenir des nations.
Dans le contexte national, la bataille du développement, la plus cruciale, semble mise sous l’éteignoir, laissant planer de grandes inquiétudes sur le court et moyen termes. Pour inscrire le destin du pays dans une perspective de progrès, il est des logiciels qui doivent être remis en cause, formatés et réadaptés, du côté des autorités mais aussi des organisations de la société civile.
La démarche engagée par ces dernières suscite parfois des interrogations et de l’incompréhension. Faut-il, à titre d’exemple, paralyser le secteur de l’éducation dans le but d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs ?
L’opinion publique, avant l’autorité, exprime une vraie défiance vis-à-vis de cette attitude qui consiste à mettre en suspens les intérêts de la catégorie la plus vulnérable, celle des élèves, pour faire valoir les droits sociaux des personnels d’encadrement de l’institution éducative. Il est pourtant simple et impérieux de comprendre que l’amélioration des conditions de vie des populations, tous secteurs confondus, ne peut être rendue possible qu’avec la relance de la machine de production à travers le pays.
A un moment où la crise économique est en train de montrer ses effets et ses revers dans la vie quotidienne des citoyens, il est des responsables installés à des postes leur conférant un relatif pouvoir de décision, qui retombent dans la posture revendicative traditionnelle, attendant que l’administration centrale décrète le développement et affecte les budgets nécessaires.
Aux APC comme aux APW, il paraît urgent de rompre avec cette quête perpétuelle d’un illusoire «plan Marshall» et du financement sans limites prélevé sur les maigres ressources de l’Etat. Ce dernier reconnaît qu’il ne peut pas affecter plus de 13 000 DA comme allocation chômage aux demandeurs d’emploi.
Cela a au moins le mérite de la vérité puisque la mesure est en rupture avec les tragiques leurres de l’ancien pouvoir politique, qui donnait raison aux jeunes de flamber les milliards débloqués par les banques à la première occasion festive ou au détour d’un projet d’exil volontaire.
Il s’agit d’un véritable drame quand des élus, qui ont accepté de s’engager dans la course électorale dans le but exclusif d’œuvrer pour le bien de la collectivité, se complaisent, dès leur installation, dans l’attente unilatérale de moyens ou, pire, dans le blocage des instruments de gestion des assemblées locales.
Plusieurs APC, qui peuvent engranger jusqu’à 20 milliards de recettes propres, ne sont pas encore fonctionnelles pour la simple raison que le souci de la rente, découlant des postes de responsabilité, prime sur celui d’engager une dynamique de développement au bénéfice des administrés.
Le code communal, tout comme la loi régissant l’activité syndicale, en vigueur ou en préparation, sont susceptibles de réduire la marge de manœuvre, mais ils ne peuvent en aucun cas annihiler l’ambition de chacun d’agir en faveur de la collectivité.