Immigration clandestine en libye : Le navire-ambulance Ocean Viking secourt 196 personnes

31/07/2024 mis à jour: 20:44
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Plusieurs milliers de migrants sont secourus en Méditerranée

L’Ocean Viking, navire-ambulance de SOS Méditerranée, a secouru 196 personnes, dont 9 mineurs non accompagnés et une femme, hier matin lors de deux opérations de sauvetage au large de la Libye, a annoncé l’ONG, relayée par l’AFP.

 «La plupart des personnes rescapées sont originaires du Bangladesh, du Pakistan, d’Egypte et du Soudan», a précisé SOS Méditerranée, dont le siège est à Marseille (sud de la France). Ces sauvetages ont été effectués en deux temps dans la région de recherche et de sauvetage libyenne. Une première «embarcation en bois surchargée» avec à son bord 96 personnes a été repérée en début de matinée, puis peu de temps après, une seconde avec à son bord 100 personnes, a précisé SOS Méditerranée. 

Sur des photos postées sur le compte X de l’ONG, on aperçoit une barque sur laquelle se trouvent de nombreux migrants portant un gilet de sauvetage orange. Les autorités italiennes ont assigné Ancône (est de l’Italie), «à près de 1500 kilomètres de la zone d’intervention, comme lieu sûr de débarquement», a-t-elle ajouté. «C’est à nouveau un port extrêmement éloigné, qui impose aux équipes et aux rescapés plusieurs jours de navigation. 

Cette pratique d’assignation de ports éloignés vide la Méditerranée centrale de ses rares ressources vitales de recherche et de sauvetage, alors même que les départs sont plus fréquents l’été, et que nous venons de passer le cap des 30 000 personnes disparues en Méditerranée depuis 2014», a-t-elle critiqué. SOS Méditerranée a secouru plus de 40 000 personnes en Méditerranée depuis 2016, principalement en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse du monde.
En 2023, plus de 3155 migrants sont décédés ou ont été portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Depuis janvier, 1098 migrants y sont décédés ou portés disparus, selon la même source.


Près de 2,5 millions d’étrangers
 

Par ailleurs, les autorités libyennes ont annoncé hier avoir rapatrié vers leurs pays respectifs 369 Nigérians et Maliens en situation irrégulière, dont plus d’une centaine de femmes et enfants. «L’Organe de lutte contre l’immigration clandestine (DCIM) a organisé des rapatriements vers leurs pays de migrants en situation irrégulière», avec deux vols : «Le premier transportant 204 Nigérians et le second 165 Maliens», a déclaré le général Mohamad Baredaa, un responsable du DCIM, rattaché au ministère de l’Intérieur. Parmi les ressortissants nigérians, on a dénombré 108 femmes, 18 mineurs et 9 bébés. Il s’agit de «départs volontaires organisés en coordination» avec l’OIM, a assuré le responsable. L’OIM aide, à travers un programme de retour humanitaire volontaire (VHR), les migrants bloqués en Libye ou en situation de vulnérabilité. 

Mais certains ont dit n’avoir pas eu d’autre choix que repartir. Passeurs et trafiquants ont profité du climat d’instabilité qui règne en Libye depuis la chute de Mouammar El Gueddafi en 2011 pour développer des réseaux d’immigration clandestine. Située à environ 300 kilomètres des côtes italiennes, elle est devenue l’un des principaux points de départ en Afrique du Nord pour des milliers de migrants, en majorité d’origine subsaharienne, cherchant à rejoindre clandestinement l’Europe. Souvent interceptés lors de leur périlleuse traversée, de nombreux migrants, sans documents ni titres de séjour, sont régulièrement interpellés en ville, à leur domicile ou sur leur lieu de travail informel et placés dans des centres de détention. 

Le général Baredaa a affirmé que les interpellations sont menées «après dépôt d’une plainte au DCIM par les municipalités» où se trouvent les migrants et effectuées sur «ordre du procureur» concerné. Le 10 juillet, le ministre de l’Intérieur, Imed Trabelsi, a chiffré à «près de 2,5 millions» le nombre d’étrangers, sur près de 7 millions d’habitants, affirmant que «70 à 80% (étaient) entrés de manière illégale». «La Libye ne peut plus continuer à en payer le prix», a-t-il dit, jugeant «inacceptable» leur installation définitive dans le pays. 

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