Youyous et Kassaman, on se serait cru à la salle Harcha, tant l’ambiance de cette finale olympique était poignante au stade Roland-Garros de Paris avec une Imane Khelif qui n’a pas fait dans le détail pour tenir d’une main sûre ce combat tant redouté contre une Chinoise précédemment championne du monde et championne d’Asie.
Cette même Chinoise, qu’Imane Khelif devait croiser les gants en finale des championnats du monde l’an dernier dans la capitale indienne, avant d’être stoppée net par l’Association internationale de boxe amateur (IBA) qui l’a disqualifiée pour les raisons que l’on sait. De cette affaire douloureuse pour elle, Imane Khelif sort grandie, et elle l’a dit elle-même, l’a galvanisée pour atteindre son but ultime : offrir la médaille d’or à l’Algérie et aux Algériens .
Les deux boxeuses présentaient sur le ring des morphologies analogues, 1m78 pour les deux sauf qu’Imane est droitière et Jung Liu gauchère. S’ensuit, sous l’œil de l’arbitre estonien, un premièr round au cours duquel Imane Khelif a paru se méfier durant un petit moment de la stratégie de la Chinoise.
Par la suite, elle pris la mesure de son adversaire et ne la laissa plus s’approcher, lui envoyant, dès qu’elle trouve l’ouverture, ses droites renouvelées. Yang Liu ne sut jamais comment inquiéter de son direct du gauche l’Algérienne qui réplique dès l’approche de son adversaire. Il était dès lors normal qu’elle remporte le premier round puis vaillamment le second, encore une fois à l’unanimité des cinq juges. Au cours du troisième, la Chinoise, un peu désemparée, tenta des incursions mais fut vite remise sur la défensive, Imane Khelif prenant définitivement l’ascendant n’arrêta pas ses directs et ses jabs jusqu’à la fin. Les juges la donneront victorieuse à l’unanimité.
Jamais la Chinoise Jung Liu ne put se montrer à sa hauteur ni l’inquiéter sérieusement. Khelif Imane était, hier soir, d’une détermination à toute épreuve. Elle aura remporté de haute lutte cette médaille d’or, confondu tous ses détracteurs, fait lever haut l’emblème national et faire retentir Kassaman dans la capitale française. Bon sang ne saurait mentir.
De notre envoyé spécial à Paris Omar Kharoum