Ils ont atteint 1,8 milliard de dollars en 2022 : Les envois de fonds vers l’Algérie en baisse

30/10/2023 mis à jour: 02:19
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Les Algériens établis à l’étranger ne contribuent que très peu au transfert de fonds susceptibles d’apporter un appui à l’économie nationale

Un récent rapport de la Banque mondiale (BM) fait ressortir une baisse des transferts de fonds vers l’Algérie. Une baisse entamée depuis quelques années et qui s’est accentuée en 2022 puisque l’Algérie occupe, selon la même source, la neuvième place en termes de fonds reçus. Elle arrive bien après la Tunisie l’Egypte, le Maroc et le Nigeria. 

Ces trois derniers pays ont été en effet l’année dernière les principaux destinataires des fonds envoyés par les diasporas en 2022, avec un montant total de plus de 60 milliards de dollars. 

La diaspora algérienne n’a transféré au cours de cette période que 1,8 milliard de dollars, soit moins de 100 millions de dollars par rapport à 2021. En 2020, ces envois étaient déjà en baisse de 5,8% par rapport à 2019. Le montant était de 1,682 milliard de dollars, contre 1,786 milliard de dollars en 2019. Ce qui représentait à cette époque 1,2% du produit intérieur brut (PIB). Toujours selon les données de la BM, de 2015 à 2019, les envois de fonds vers l’Algérie avaient connu une certaine stabilité autour de 1,9 milliard de dollars, alors qu’ils avaient atteint un pic en 2014 avec 2,45 milliards de dollars transférés en Algérie par les Algériens établis à l’étranger. Au total entre 2014 et 2022, la baisse a été de 650 millions de dollars. 
 

Si en Algérie, la tendance est baissière, en Egypte, c’est le contraire qui se produit, avec une moyenne oscillant entre 25 et 26 milliards de dollars entre 2014 et 2022 et un pic de plus de 31 milliards de dollars en 2021. L’Egypte continue donc à tenir le haut du pavé pour devenir au fil des ans le plus grand bénéficiaire de fonds étrangers, avec 28,3 milliards de dollars envoyés par les représentants de la diaspora égyptienne. 

Le Nigeria arrive en deuxième position, avec 20,1 milliards de dollars. Le Maroc est classé à la troisième place avec 11,2 milliards de dollars en 2022. La Tunisie et le Zimbabwe ont reçu de leur côté 3,1 milliards de dollars chacun, contre 2,5 milliards de dollars pour le Sénégal. En dixième position, c’est-à-dire juste après l’Algérie, se place la République démocratique du Congo avec 1,7 milliard de dollars. 

Ce classement vient confirmer que l’Algérie reste faiblement attractive pour sa diaspora comparativement à d’autres pays de la région. Autrement dit, les Algériens établis à l’étranger ne contribuent que très peu au transfert de fonds susceptibles d’apporter un appui à l’économie nationale, comme c’est le cas également en ce qui concerne le savoir-faire, l’expertise et les technologies utiles au développement de l’Algérie. 

Comment expliquer un tel constat ? Les Algériens de l’étranger, dont la majorité est installée en Europe et en Amérique, passent, dans de nombreux cas, par la voie informelle faute de canaux bancaires à l’étranger et en l’absence d’un cadre réglementaire stable. 
 

L’écart entre le taux de change officiel et celui sur le marché parallèle explique également ce faible engouement pour les transferts via les banques. Ce qui montre l’ampleur du travail à faire pour faciliter ces envois de manière formelle. 

Il y a aussi la question de la baisse du pouvoir d’achat des migrants algériens au cours de ces trois dernières années, notamment depuis la crise sanitaire de Covid-19. 

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