Il s’agit d’une première à Annaba : Le wali Abdelkader Djellaoui bloque l’assemblée

04/12/2023 mis à jour: 03:03
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siège de l'APC Annaba

Finalement, l’assemblée communale de Annaba est officiellement bloquée depuis hier, sur décision du wali de Annaba, Abdelkader Djellaoui, conformément aux articles 100, 101 et 102 de la loi 10-11 du 22 juin 2011 régissant le code communal. 

Une première, cette situation l’est à plus d’un titre puisque la commune de Annaba n’a jamais connu un quelconque blocage depuis l’indépendance. Composée de trois formations politiques, le HMS, El Mostakbel et le RND, l’assemblée n’a pas pu tenir trois séances successives avec une ultime chance de 48 heures, accordée par le wali à l’effet de tenter de dissiper les différends entre les représentants du peuple, en vain.

Il faut dire que le maire de Annaba, Youssef Chouchane, d’obédience HMS, a toujours été indésirable à l’APC de Annaba. Quelque 24 élus sur les 43 que compte la municipalité ont toujours exigé son départ faute de consensus entre ses membres. Formant la majorité, ils ont toujours exprimé leur volonté de le détrôner avant le départ de l’ancien wali, Djamel Berimi, et même après l’arrivée de Abdelkader Djellaoui. 
 

Ainsi, la machine du développement de la ville, qui grinçait toujours, est désormais grippée jusqu’à la désignation d’un administrateur, éventuellement le chef de daïra de Annaba. En effet, sur un total de 1,97 milliard de dinars, seuls 366 millions de dinars ont été consommés dont une grande partie pour des opérations d’éclairage (LED). 

«Ces chiffres sont arrêtés au 25 octobre 2023 par la direction des finances de Annaba» précisent les élus. D’autres élus frondeurs s’interrogent sur les projets proposés par le maire pour approbation sans passer, préalablement, par la commission des travaux, dont l’opération du changement de la clôture du cimetière Zaghouane. 
 

Après le lancement sans ODS des travaux qui ont généré un tollé suite à la profanation de plusieurs tombes, l’entreprise a été obligée d’afficher la plaque du chantier qui ne porte que son nom, sans autres références. Il s’est avéré par la suite que cette opération, douteuse à plus d’un titre, a été lancée sans consultation de l’assemblée ni ordre de service. Force est de constater que Youssef Chouchane, le désormais ex-président de l’APC de Annaba, ne fait plus l’unanimité, même parmi les habitants de Annaba. Il est critiqué par toutes les corporations, dont les entreprises et le conseil de l’Ordre des architectes qui lui reprochent de ne pas les consulter dans la réalisation des ouvrages de la ville, marquée par une médiocrité insolente. 

Outre l’insalubrité de ses cités, des trottoirs de couleur rouge, une charrette de fruits et légumes au milieu d’un rond- point à l’entrée de la cité Seybouse, un trottoir avec du sable couvert d’un tapis vert gazon, face au port de la ville... Ce qui confirme ses limites dans la gestion d’une grande ville qu’on qualifiait, jadis, de «Coquette» avant qu’elle ne se dégrade.  

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