Annoncée pour le 1er novembre dernier, la réouverture tant attendue du téléphérique reliant Annaba à Séraïdi se fait toujours attendre, sept mois après la promesse faite par Mohamed El Habib Zahana, alors ministre des Transports.
Malgré l’optimisme suscité lors de sa visite d’inspection en avril dernier, la concrétisation de cet engagement reste en suspens, laissant les habitants d’Annaba et de Séraïdi dans l’incertitude. Selon des informations recueillies sur place, le problème principal réside dans les câbles, qui doivent être importés d’Europe.
Ce retard dans l’approvisionnement freine considérablement la reprise des travaux et, par conséquent, la remise en service du téléphérique. Fermé depuis janvier 2019 après des intempéries qui avaient gravement endommagé trois pylônes, le téléphérique est une infrastructure cruciale pour les habitants de Séraïdi, une commune perchée sur les hauteurs d’Annaba.
Assurant une liaison rapide et économique en seulement 20 minutes, ce moyen de transport était utilisé quotidiennement par plus de 2 000 passagers avant sa fermeture. Ses 68 cabines, capables d’accueillir chacune six personnes, étaient particulièrement prisées pour leur praticité et les vues imprenables qu’elles offrent sur les paysages pittoresques de la région, culminant à 100 mètres d’altitude. Lors de sa visite en avril dernier, l’ancien ministre des Transports avait exprimé sa détermination à réhabiliter cette infrastructure stratégique. En inspectant la station du téléphérique à Annaba, il avait supervisé les travaux de réparation, notamment la remise en état des pylônes endommagés et l’installation des câbles sur une longueur de 4 150 mètres, sous la supervision de l’Entreprise de transport algérien par câble (ETAC).
Les responsables sur place avaient alors indiqué que les travaux avanceraient rapidement pour permettre la phase de tests, condition préalable à la remise en service. Pourtant, malgré ces assurances, aucun progrès concret n’a été constaté depuis, et le nouveau ministre des Transports, Saïd Sayoud, est interpellé par les habitants à l’effet de prendre des mesures décisives pour relancer le projet. L’arrêt prolongé du téléphérique a des répercussions importantes sur les habitants de Séraïdi, qui dépendent de ce moyen de transport pour accéder à Annaba, la commune du chef-lieu.
Le trajet en voiture ou en bus, plus long et coûteux, constitue un obstacle pour de nombreux résidents, particulièrement pour les étudiants, les travailleurs, et les familles. Outre son rôle dans la mobilité quotidienne, le téléphérique est également une attraction touristique majeure, contribuant à l’économie locale et au dynamisme du secteur touristique d’Annaba. Sa réouverture est perçue comme essentielle pour redynamiser cette région et restaurer une connectivité efficace entre les deux communes.
Pour les habitants, chaque mois de retard ajoute à la frustration. «Ce téléphérique est indispensable pour nous, non seulement pour des raisons pratiques, mais aussi parce qu’il symbolise une promesse de développement régional», confie Samir, un habitant de Séraïdi.
Le dossier, pourtant prioritaire, semble piétiner et l’espoir d’une reprise imminente s’amenuise. La réouverture du téléphérique ne représente pas seulement une solution de transport, mais aussi un levier pour le développement économique, social, et touristique de la région. Dans un contexte où les infrastructures publiques sont scrutées pour leur efficacité, ce projet est un test de crédibilité pour le ministère des Transports.
En attendant, les habitants devront encore faire preuve de patience durant plusieurs autres mois de l’année prochaine, dans l’espoir que cette promesse déjà vieille de sept mois devienne enfin une réalité.