On méritait de perdre. L’équipe de Saoura mérite sa victoire. On n’a pas fait ce qu’il fallait pour espérer gagner. Mes joueurs avaient eu des opportunités pour marquer mais ils ne l’ont pas fait par manque de métier et de maturité.»
Ce sont les propos de l’entraineur de l’Entente de Sétif Réda Bendris. Ils ont été faits juste à la fin de la rencontre (perdue) que son équipe a livrée à Béchar. Pourtant c’était la première défaite de son équipe depuis le début de la saison.
Il pouvait, après la défaite de son équipe et à l’instar de plusieurs autres techniciens et dirigeants de clubs, se justifier et se cacher derrière de fallacieux prétextes tels l’arbitrage, invoquer l’absence ou refuser carrément les conclusions de la VAR, jeter la responsabilité sur les fautes individuelles commises par certains de ses joueurs, le mauvais accueil des locaux, l’état du terrain, la fatigue du voyage, une mauvaise nuit à l’hôtel, l’absence de quelques titulaires, etc. Non. Rien de tout cela. Il a préféré assumer et endosser la responsabilité de la défaite de son équipe devant l’opinion publique générale et sportive en particulier, à travers les micros de journalistes venus recueillir ses impressions après la rencontre, que de jeter la faute sur autrui.
C’est ce genre de déclaration de reconnaissance de ses limites naturelles qui manque sur notre espace sportif et footballistique spécialement pour les milliers voire des millions de ses fans. Il est vrai que la reconnaissance de son tort technico-tactique, de ses faiblesses du jour, de ses erreurs de casting et du choix de ses joueurs titulaires, des erreurs (bourdes) de ses joueurs demeure un luxe sur la scène sportive. Faut-il rappeler qu’un grand entraineur, ce n’est pas uniquement gagner des titres et des Coupes, des matchs décisifs, réaliser des résultats techniques inattendus, faire accéder des clubs ou les sauver d’une relégation certaine, c’est aussi reconnaitre qu’aujourd’hui son équipe n’a pas marché ou fonctionné comme d’habitude. Reconnaitre que l’adversaire était plus fort, plus motivé, plus présent, et voulait arracher la victoire. Chez nous, la sportivité d’accepter d’être battu à domicile par plus fort que soi est devenue une denrée rare, voire inexistante, de nos jours.
Cependant, et à la lumière de déclaration telle celle faite par l’entraineur de l’Entente Réda Bendris et de techniciens de cette trempe, on est tenté de croire qu’il existe toujours ce spécimen de techniciens prêts à assumer une défaite à domicile qu’à l’extérieur, une élimination aussi amère soit-elle ou même une finale. Le football, ce n’est pas uniquement des victoires. «Il y a des défaites nobles et dignes et des victoires sales et indignes» (Guillaume Prevel). A méditer.