Il est guide de montagne depuis plus de 20 ans : Un alpiniste népalais atteint le sommet de l’Everest pour la 27e fois, un record

20/05/2023 mis à jour: 00:48
AFP
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L’alpiniste népalais Kami Rita Sherpa

L’alpiniste népalais Kami Rita Sherpa a atteint, pour la 27e fois mercredi, le sommet de l’Everest, battant son propre record du plus grand nombre d’ascensions de la plus haute montagne du monde, a annoncé l’organisateur de son expédition. «Il a atteint avec succès le sommet ce matin en guidant un alpiniste vietnamien», a déclaré à l’AFP Mingma Sherpa de l’agence Seven Summit Treks. 

Mais la saison d’alpinisme a commencé de manière tragique cette année dans l’Everest avec la disparition de trois grimpeurs népalais en avril et celle d’un Américain début mai. Et un peu plus tôt mercredi, un alpiniste moldave de 46 ans est mort sur la montagne. Le Népal abrite huit des dix plus hauts sommets du monde, dont l’Everest qui culmine à 8849 mètres d’altitude, et accueille des centaines de grimpeurs à chaque saison, quand les températures sont plus clémentes et les vents généralement plus faibles. 

Mercredi, le guide de montagne britannique Kenton Cool, 49 ans, avait atteint le sommet de l’Everest pour la 17e fois, battant ainsi son propre record du plus grand nombre de sommets atteints par un non-Népalais. Kami Rita Sherpa, 53 ans, détenait le record du nombre d’ascensions de l’Everest depuis 2018 qu’il avait gravi pour la 22e fois, battant son propre record qu’il partageait avec deux autres sherpas. Ces derniers ont, depuis, pris leur retraite. 
 

«L’homme de l’Everest» 

Mais dimanche, l’alpiniste népalais Pasang Dawa Sherpa, 46 ans, a égalé le dernier record de Kami Rita Sherpa en parvenant à son tour à la cime de l’Everest pour la 26e fois. Guide de montagne depuis plus de 20 ans, Kami Rita Sherpa avait réussi l’ascension de l’Everest pour la première fois en 1994, en travaillant pour une expédition commerciale.

Depuis, il a escaladé l’Everest presque chaque année, en dirigeant plusieurs fois la première équipe de cordée à ouvrir la voie d’accès au sommet. Les autorités népalaises ont déjà délivré 478 permis d’ascension à des alpinistes étrangers cette année, rapportant 11.000 dollars (près de 10 000 euros) l’unité. Il faut compter un budget de 45 000 à 200 000 dollars (41 000 à 184 000 euros) au total par ascension. 

La plupart des alpinistes étant accompagnés d’un guide, plus de 900 personnes tenteront d’atteindre le toit du monde cette saison, qui dure jusqu’au début du mois de juin, un record pour cette année. «Certaines personnes sont à la poursuite de records, mais je ne fais pas cela pour des records», avait dit Kami Rita Sherpa en mars à l’AFP. «Je réfléchis à ce que nous pouvons faire pour le tourisme au Népal, pour que davantage d’alpinistes viennent ici et comment nous pouvons les satisfaire et les rendre heureux», avait-il dit. Surnommé «l’homme de l’Everest», il est né en 1970 à Thame, un village de l’Himalaya, vivier d’alpinistes chevronnés. Il a grandi dans la vallée himalayenne à regarder son père, puis son frère, partir en expédition en tant que guides de montagne, avant de marcher à son tour sur leurs traces.
 

«Pas si étonnant» 

En 2019, il a atteint le toit du monde à deux reprises en l’espace de six jours. Kami Rita Sherpa accompagnait mercredi Chinh Chu, un milliardaire vietnamien qui a fait fortune dans la finance, tandis que Kenton Cool guidait de son côté Richard Walker, président exécutif de la chaîne de supermarchés britannique Iceland Foods. Kenton Cool, 49 ans, a escaladé l’Everest pour la première fois en 2004 et sa 16e ascension, l’an dernier, lui a permis d’établir le seul record du plus grand nombre de sommets par un alpiniste non-népalais, mais s’est dit «surpris» par l’attention qu’il suscite. «En réalité, ce n’est pas si étonnant», a-t-il déclaré à l’AFP, rappelant que de nombreux guides népalais avaient maintes fois atteint le sommet de l’Everest avant lui. 

L’industrie de l’alpinisme dans l’Himalaya repose sur l’expérience des sherpas, généralement originaires des vallées de l’Everest. Ils paient un lourd tribut pour accompagner des centaines d’aventuriers chaque année sur le «Toit du monde». Un tiers des morts dans l’Everest sont des grimpeurs népalais.
 

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